Une équipe projet a été mise en place pour l'élaboration d'une vision commune. Entre autres pistes évoquées, la création d'un label africain et l'implantation d'une filature dans un pays africain au service des producteurs du continent. Le constat est frappant. 11 pays africains figurent au top 30 mondiaux des producteurs de coton mais arrivent à peine à transformer 2% de leur production au niveau local. Le Burkina Faso, par exemple, figure en tête de ce groupe avec une production de 1,124,170 tonnes exportées à 98% à l'état brut. Sur un autre plan des pays comme le Maroc voient arriver sur leur marché local de plus en plus de tissus venant d'Asie faits à partir de coton africain. C'est en substance le tableau peu reluisant qu'ont dressé les représentants membres du réseau des OPC (Organismes de promotion du commerce) d'Afrique, des associations professionnelles du textile et du coton ainsi que des opérateurs du secteur textile et de la filière du coton présents à la 1re édition de la «Conférence made in Africa», organisée du 30 au 31 mars à Casablanca sous le thème «Le textile & le coton made in Africa». Première cause de cette situation pour les conférenciers, l'absence d'un écosystème structuré dans la plupart des pays producteurs et à l'échelle du continent. «Le maillon le plus faible de la chaîne est celui de la filature en raison du manque d'équipement de qualité», précise Cyrille Somé, représentant de Sofitex, l'entreprise leader du secteur au Burkina Faso, qui déplore l'abandon progressif de la filière par les opérateurs du secteur. Autre problème majeur évoqué par les panelistes, le faible niveau de consommation des produits locaux sur le continent. «Nos marchés sont envahis par des produits étrangers qui répondent principalement à une logique de dumping faisant souvent fi des normes en vigueur en la matière et menacent la rentabilité des activités de nos opérateurs locaux», déplore Karim Tazi, président de l'AMITH. «Des défis face auxquels nous devons plus que jamais unir nos forces», ajoute le président, qui insiste sur l'élaboration d'une vision commune et intégrée. Un travail pour lequel Tazi et ses co panélistes ont décidé de mettre en place une commission projet qui aura pour rôle de formuler des recommandations en vue de créer une synergie à l'échelle du continent. Entre autres chantiers majeurs à venir, les panélistes évoquent l'implantation d'une usine de filature dans un pays africain au service des producteurs du continent et la création d'un label africain. Sur ce deuxième volet, Zahra Maafiri ne cache pas son optimisme. «L'Afrique dispose désormais de savoir-faire dans le secteur et de compétences pour élaborer une politique industrielle intégrée». Des domaines où confie-t-elle, le Maroc a beaucoup à apporter. Il convient de rappeler à ce sujet que la manifestation intervient suite à la mise en place d'une feuille de route pour la promotion du commerce intra-africain lors de la dernière réunion du réseau des OPC à Dakar en 2016. Rencontre lors de laquelle Maroc export a proposé la création de labels africains dans le secteur du textile d'une part et celui de la cosmétique d'autre part. Il est à noter que cette première édition a enregistré la présence d'une cinquantaine de pays producteurs africains dont Madagascar qui à cette occasion a fait son entrée en tant que 14e membre du réseau.