Le ministre espagnol de la Justice a estimé que le Maroc est appelé à collaborer pour affronter le problème des mineurs marocains dans les enclaves. Celles-ci bouillonnent suite à un meurtre perpétré par ces jeunes migrants marocains. Le phénomène des mineurs marocains déambulant dans les rues des enclaves commence à préoccuper les autorités espagnoles. La tragique mort d'un jeune homme originaire de Tétouan des coups de ses présumés agresseurs mineurs, vendredi dernier à Sebta, a choqué la population locale et a fait sortir de son mutisme le gouvernement espagnol. C'est la première fois qu'un département ministériel du gouvernement du voisin met sur le tapis cette question, passée toujours sous silence. Or, la grogne des Sebtis contre le manque de sécurité suite à cette agression mortelle couplée à la terreur que sèment certains jeunes migrants marocains dans la rue sebtie, semblent délier les langues. Le gouvernement de Mariano Rajoy a appelé son homologue marocain à «collaborer» pour mettre de l'ordre dans cet épineux dossier. De fait, lors d'une rencontre à Mélilia, le ministre de la Justice espagnole, Rafael Catala, a déclaré que la collaboration du Maroc est «nécessaire» pour réduire au maximum l'arrivée des mineurs marocains. À cet effet, le chargé du département de la Justice espagnole a souligné que la situation dans les centres d'accueil où sont hébergés les mineurs marocains à Sebta et à Mélilia, n'est plus tolérable au vu du surpeuplement de ces établissements et l'incapacité des autorités à faire face à cette situation, de plus en plus alarmante. Le ministre espagnol a parlé de «haute tension» et a appelé au renforcement des mécanismes de coopération avec le Maroc afin d'apporter une solution à cet épineux dossier. Sans vouloir trop mettre la pression sur les pouvoirs publics marocains, le ministre espagnol a souligné que l'Espagne devrait être capable de s'occuper des mineurs marocains et d'un autre côté réguler la circulation de ces personnes. Néanmoins, le ministre a réitéré les compliments à l'adresse du royaume en insistant sur «les relations magnifiques» unissant les deux pays. «Nous devons être conscients du fait que les personnes qui se trouvent dans une situation d'abandon, nécessitent notre assistance et tous nos moyens (...) il s'agit d'un double rôle: celui des services sociaux et celui de la coopération avec le Maroc pour réduire ce genre de situations», a suggéré le responsable ibérique. Le meurtre du jeune Marocain par des présumés mineurs marocains lors d'une tentative de vol a déclenché la colère de la population sebtie. Si les autorités de Sebta s'empêchaient de stigmatiser ce collectif, celui-ci semble perdre ses alliés. À cet effet, le parti de l'opposition, le PSOE sebti, a réclamé que les responsables de la ville s'expliquent à propos de l'absence de sécurité et la situation des mineurs marocains placés sous la tutelle du gouvernement local et déambulant à leur guise dans les rues du préside. Même la population locale a commencé à exprimer son malaise face à ce phénomène. Des habitants de l'enclave ont appelé à manifester le 2 avril.