Entre juillet 2013 et juillet 2017, Ciment d'Afrique (CIMAF) sera passé de la production du premier sac de ciment au rang de leader du marché ivoirien. Le démarrage de l'unité de San Pedro, au sud-ouest du pays, devrait intervenir dans quatre mois, assorti de perspectives plus que prometteuses. L'opérateur CIMAF a investi 120 millions d'euros, induisant la création de 2.000 emplois durant la phase de construction et de 250 emplois par unité en phase d'exploitation. La majorité du personnel est locale et a bénéficié d'une formation multidisciplinaire dans les usines de CIMAT au Maroc. C'est là un bel exemple de coopération Sud-Sud entre le Maroc et la Côte d'Ivoire, mais aussi avec les neuf autres pays où est installé CIMAF. Cinq autres pays, où des projets sont en étude, devraient s'ajouter à la liste. Leader continental En moins de dix ans, CIMAF devrait devenir un leader incontesté avec une présence dans au moins quinze pays grâce à une vingtaine d'unités industrielles. CIMAF, appartenant au groupe Sefrioui, entamait la construction de sa première unité industrielle ivoirienne à Abidjan en novembre 2011. Le projet était doté d'un montant d'investissement de 30 millions d'euros. S'étendant sur un terrain de 50.000 m2, elle a ainsi permis une importante percée dans ce marché central d'Afrique de l'Ouest. CIMAF a profité de l'engagement du gouvernement ivoirien à produire un ciment de haute qualité pour faire de cette dernière son credo sur ce marché. D'ailleurs, par rapport à la concurrence, la différenciation s'est matérialisée par la qualité des produits et services, ainsi que la mise sur le marché de nouveaux produits répondant aux besoins réels des utilisateurs et respectant les meilleurs standards internationaux en termes de performances techniques et environnementales. Cette recette a été payante: une année après la production du premier sac en août 2014, CIMAF commençait les travaux de la 2e ligne, pour un investissement de 24 millions d'euros. Celle-ci est opérationnelle depuis février 2016, portant ainsi la production annuelle de ciment à un million de tonnes. Extension régionale La cimenterie de Sefrioui lance l'exploitation de son unité de San Pedro, 20 mois après le début de sa construction, pour un investissement de 40 millions d'euros et 200 emplois directs et indirects. Cette unité permettra de produire un million de tonnes supplémentaires, ce qui devrait conférer une longueur d'avance à CIMAF face à ses concurrents, à savoir le français Lafarge, le nigérian Dan Goté ciments et une cimenterie turque. Cet investissement permettra au marché ivoirien de porter la production globale en Côte d'Ivoire à 5,5 millions de tonnes pour une consommation de 3,5 millions de tonnes, ce qui devrait ouvrir le marché à l'export. D'ailleurs, CIMAF San Pedro sera tournée en partie vers le marché du Liberia dans un premier temps, et la Sierra Leone devrait peut-être suivre. La reprise du BTP, avec les nombreux chantiers de construction et de réhabilitation (ouvrages d'art, barrages, centrales thermiques, aéroports, bâtiments, etc.) en plus de la croissance du secteur immobilier, représentent un potentiel considérable pour le développement du secteur du ciment. Selon Khalid Iben Khayat, directeur général CIMAF Côte d'Ivoire et Congo, CIMAF compte accompagner cette dynamique en lançant une troisième cimenterie à Bouaké pour un investissement de 30 millions d'euros, dotée d'une capacité de production de 500.000 tonnes dédiée exclusivement au marché local.