Les opérateurs du secteur de la logistique proposent une optimisation des moyens de stockage, de transport et de livraison par une plus grande collaboration entre les acteurs de la chaîne logistique au niveau du dernier mile. Tous les maillons de la chaîne logistique étaient au rendez-vous de la deuxième édition des «Logistics Days». Organisé par Tanger Med, jeudi 9 mars, cet événement comptait des participants issus autant des filières classiques du transport et de la logistique que divers autres secteurs, en particulier des opérateurs de l'e-commerce. Pour cette édition, le «last mile» (dernier kilomètre) était au cœur des débats. Pour les logisticiens et leurs clients e-marchands, le dernier mile est toujours le plus coûteux. Au fur et à mesure que le produit se rapproche de son destinataire final, le coût unitaire de transport augmente et atteint donc son plus haut niveau au cours du dernier kilomètre. En d'autres mots, si les premiers kilomètres sont bien maîtrisés (flux tendus entre leurs stocks et leurs centres de livraison), les coûts unitaires de transport sont souvent les plus élevés quand on se rapproche du client final. Benchmark international «Aujourd'hui, le besoin d'accélérer les flux de marchandises ne se fait plus sentir seulement entre les navires, au niveau du port et des entrepôts et à partir de ces derniers aux points de distribution, mais également entre les points de distribution et le consommateur final, c'est ce qui est désigné par le terme last mile», explique Walter Kemmsies, directeur général de JLL Ports Airports in Global Insfrastructure. «Ce besoin est d'autant plus important qu'il concerne tous les moyens de transports et les voies de communication à l'extérieur du port et que les exigences en matière de délais de livraison sont de plus en plus grandes», ajoute Patrick Remords, directeur de la supply chain du groupe. De son côté, le directeur général de l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), Younes Tazi, a assuré que le dernier maillon logistique vers les points de vente, reste un point d'un surcoût logistique et un potentiel d'optimisation important, notant que son Agence a réalisé une enquête et un Benchmark des expériences internationales qui ont permis d'élaborer un programme national pour le développement de la logistique urbaine à déployer dans plusieurs villes marocaines, avec des solutions traitant notamment des infrastructures de livraison, de stationnement et de circulation de poids lourds et des pratiques logistiques des opérateurs. Il faut dire que cette partie du processus d'acheminement de la marchandise vers son destinataire finale est préoccupante car touchant directement la rentabilité de l'activité. Entre 15 et 30% du PIB du secteur sont, selon les experts, en moyenne perdus à travers le monde. Une déperdition de la valeur ajoutée à laquelle le Maroc n'échappe pas. Un livre blanc pour le secteur Une réalité qui interpelle tous les opérateurs du secteur de la logistique, lesquels proposent une optimisation des moyens de stockage, de transport et de livraison par une plus grande collaboration entre les acteurs de la chaîne logistique au niveau du dernier mile. D'où le rôle essentiel des opérateurs de l'e-commerce à la fois entre lesdits acteurs et entre ces derniers et le consommateur. Des recommandations, dont les synthèses, devraient au fur et à mesure des éditions de l'événement être compilées dans un livre blanc pour le secteur. Par ailleurs, force est de préciser que les Logistic Days c'est aussi une plateforme d'affaire et une vitrine pour le port Tanger Med. «Ce moment est avant tout une occasion supplémentaire de créer de nouvelles opportunités de rencontres et de partenariats et une opportunité pour des participants de visiter et de découvrir les sites portuaires et logistiques de Tanger Med», souligne Ali Berrada, président du salon Logismed.