La Commission européenne, en charge du dossier de la pêche, a envoyé des signaux réconfortants au Maroc sur le devenir du pacte de pêche et espère convaincre les juges européens de l'accord du pacte au profit de la population locale. Le récent communiqué du ministère de l'Agriculture et de la pêche, semble avoir fait son effet. Les responsables des différentes instances européennes multiplient les sorties rassurantes à l'égard du royaume. En effet, depuis que le Maroc est sorti de ses gonds, à travers un communiqué au ton très ferme, les discours flatteurs sur le rôle du Maroc dans la région et sa collaboration sont sur toutes les lèvres des représentants des instances européens. D'ailleurs, c'est ce dernier qui s'accapare, à présent, l'attention des instances européennes. Pour éviter d'être pris de court par le tribunal de l'UE, comme ce fut le cas avec l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), les experts juridiques étudient le protocole de pêche sous toutes ses coutures. De ce fait, ledit pacte a fait l'objet d'un débat sous l'hémicycle européen. À cet égard, un échange de vues a été organisé, le 28 février, entre des responsables de la Commission de pêche et les eurodéputés membres de la Commission parlementaire du même secteur, afin d'analyser les conséquences de l'arrêt du 21 décembre et ses similitudes avec celui de la pêche. Les intervenants du côté des experts de Bruxelles ont tenu un discours réconfortant. Ces derniers croient savoir détenir le sésame qui devrait sauver le pacte de pêche d'un long feuilleton judiciaire. En effet, en novembre prochain, le tribunal européen devrait statuer, encore une fois, sur l'accord de pêche, suite à une plainte déposée par une ONG britannique proche des séparatistes. La Commission européenne estime que les conditions du pacte de pêche sont différentes de celles du protocole agricole. «Nous n'avons pas de raison de croire que le pacte sera révoqué», ont affirmé les experts de la Commission européenne, présents à cette rencontre sous l'hémicycle européen. Un optimisme partagé par le directeur de pêche durable, Stefaan Depypere de la direction générale des Affaires maritimes et de la pêche, qui a souligné que le Maroc présente, chaque année, au sein de la Commission mixte, un rapport détaillé sur la répartition des fonds débloqués par le pacte de pêche. C'est, rappelons-le, sur cette question que les négociations avaient buté lors des derniers rounds précédant la ratification de l'accord de pêche en vigueur. De son côté, la flotte espagnole tremble et craint un scénario similaire à celui ayant affecté le pacte agricole. L'eurodéputée espagnole, Clara Aguilar, a appelé Bruxelles à tirer au clair cette affaire au plus vite. Un secteur est plongé dans l'incertitude, a-t-elle plaidé durant cet échange. «La relation avec le Maroc est importante pour notre secteur», a-t-elle insisté.