Le cumul pluviométrique moyen national a enregistré une hausse de 7% par rapport à la normale à fin février. Le ministère annonce des ventes de semences certifiées en forte croissance. Les exportations globales de primeurs accusent toutefois un ralentissement dû à la période prolongée de froid hivernal. Après la pluie viennent les bonnes récoltes. L'adage se confirme une fois de plus si on s'en tient aux prévisions du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime publiées mercredi dernier. Des prévisions qui s'appuient avant tout sur les récentes précipitations qu'ont connues l'ensemble des régions du royaume. Ces précipitations, fait savoir le ministère, ont porté le cumul pluviométrique moyen national au 27 février 2017 à 6 heures, à 287 mm, soit une hausse de 7% par rapport à la normale (264 mm) et de 136% par rapport à la campagne précédente (122 mm) à la même date, ce qui laisse non seulement entrevoir un impact positif sur l'amélioration du développement des arbres fruitiers et du couvert végétal des parcours, mais s'est aussi traduit par l'amélioration du taux de remplissage des barrages et du niveau des nappes phréatiques ainsi que par l'économie de l'eau d'irrigation. Ainsi, selon le ministère, la réserve des barrages à usage agricole est de près de 7,32 milliards de m3 contre 7,88 milliards m3 à la même date de la campagne précédente, soit un taux de remplissage de 54% contre 59%. L'autre signe annonciateur d'une bonne campagne concerne les ventes de semences certifiées et l'état actuel du marché des engrais. À ce sujet, les statistiques font état de plus d'1,66 million de quintaux pour les ventes globales de semences certifiées à ce jour, contre 1,09 million de quintaux durant la campagne agricole précédente à la même date et d'un surplus de 500.000 tonnes d'engrais pour le programme de l'actuelle campagne. Il convient de rappeler à ce propos les dispositions mises en place par le ministère dans le cadre du Plan Maroc Vert, visant à assurer la disponibilité des intrants agricoles, la mobilisation des agriculteurs et de tous les acteurs du secteur pour la réussite de ladite campagne. Des mesures qui ont par exemple permis de mobiliser les semences certifiées de céréales d'été à hauteur de 2 millions de quintaux, réparties à hauteur de 75% en blé tendre, 18% en blé dur et de 7% en orge. Pour ce qui est des résultats sur le terrain, le ministère note une bonne dynamique au niveau des cultures d'automne marquée par une prédominance du travail mécanique des sols qui a concerné plus de 90% de la superficie. Ainsi, la superficie semée, toutes cultures d'automnes confondues, totalise 5,88 millions d'ha dont 11% en irrigué, dominés par les céréales (87%), les fourrages (9%) et les légumineuses (4%). À titre d'exemple, la superficie semée en céréales d'automne est de 5,11 millions d'hectares, soit 99% du programme de l'actuelle campagne agricole (dépassant l'objectif des 5 millions d'ha, annoncé en décembre 2016). Par ailleurs, les images satellites ont révélé que les céréales sont en majorité au stade de développement tallage, l'état végétatif est jugé bon pour 73% de la superficie emblavée et moyen pour 25% de cette superficie. Toujours selon ces images, l'état actuel de développement de la biomasse végétale laisse présager une production fourragère abondante qui devra permettre la couverture des besoins du cheptel national. La tutelle rappelle par ailleurs que le programme de gestion des effets du déficit pluviométrique de la campagne précédente mis en place en février 2016 a permis la sauvegarde et la préservation de nos ressources animales. En ce qui concerne les cultures sucrières, la superficie semée en betteraves à sucre est d'environ 54.500 ha sur un total programmé de 56.000 ha au titre de la présente campagne, dont 92% semés en variétés monogermes. Concernant la canne à sucre, la superficie s'élève à 11.130 ha, dont 1.763 ha plantés en automne 2016. Une superficie additionnelle de 2.000 Ha sera plantée au printemps 2017, ce qui portera la superficie plantée pendant l'actuelle saison agricole à 3.763 ha. Cependant le climat ne fait pas le bonheur de tous. La période prolongée de froid hivernal a en effet entraîné un ralentissement au niveau des cultures d'exportation. Ainsi les exportations globales de primeurs ont atteint environ 512.862 tonnes au 23 février, soit une baisse de 6% par rapport à la campagne précédente à la même date. Les réalisations de la tomate représentent pour leur part près de 63% des exportations globales en produits maraîchers, avec un volume de près de 319.373 tonnes, enregistrant une baisse de 5% par rapport à la campagne précédente à la même date. Quant aux légumes divers, les réalisations ont atteint environ 166.600 tonnes, soit une baisse de 6% par rapport à la même date de la campagne précédente. En revanche, les exportations d'agrumes ont atteint environ 462.241 tonnes, en hausse de 15% par rapport à la campagne précédente à la même date. Même tendance pour la pomme de terre dont les exportations ont concerné 3.000 tonnes, soit une hausse de 30% comparativement aux réalisations de la campagne précédente à la même date (2.310 tonnes). Autre point de satisfaction du ministère, la superficie totale contractée par l'assurance agricole multirisque climatique s'élève à 1 million d'hectares tandis que le programme de garantie multirisques pour l'arboriculture fruitière se poursuit pour une superficie de 50.000 ha.