Pour la BAD, une baisse de moitié des droits de douane pratiqués par la CEDEAO entraînerait une hausse d'environ 5% des exportations marocaines vers ce marché de 320 millions d'habitants. Moins de deux semaines après la candidature du Maroc pour adhérer à la CEDEAO, la Banque africaine de développement (BAD) a publié, ce lundi 6 mars, le volume 2 de son «Analyse de la politique commerciale du Maroc». Cette nouvelle publication est dédiée à l'«Impact de la politique tarifaire du Maroc sur sa position de hub à destination du reste de l'Afrique». Après un rappel sur l'évolution des échanges commerciaux entre le royaume et le reste du continent, qui «ne cessent d'aller croissant ces dernières années (+ 20%, soit plus d'1,5 milliard de dollars de plus)», la BAD relève tout de même que le «volume de ces échanges demeure modeste en valeur absolue : l'Afrique subsaharienne représente aujourd'hui un peu plus de 6% des exportations marocaines et un peu moins de 1% de ses importations (contre 5% en 1993)». En tant que destination des exportations africaines, le Maroc occupe la 95e place, avec seulement 0,05% des exportations de la région, et ne pointe qu'au 62e rang des importateurs de produits du continent, avec 0,27% du total des importations africaines. Et avec la CEDEAO ? Concernant, les droits de douane, la BAD note que le Maroc a fortement abaissé ses droits de douane ces dernières années sur les produits en provenance d'Afrique subsaharienne (-78%), mais cette baisse ne s'est pas traduite par une hausse de ses exportations vers cette région. L'institution financière panafricaine estime que «réduire les droits de douane marocains appliqués aux produits importés d'Afrique subsaharienne aiderait à stimuler les exportations des pays de la région vers le Maroc. Selon les projections, baisser de moitié ces tarifs douaniers entraînerait une hausse de 20% des importations en provenance d'Afrique subsaharienne». Pour l'Afrique de l'Ouest, la BAD estime qu'une baisse de moitié des droits de douane pratiqués par la CEDEAO, principal partenaire économique du Maroc en Afrique, entraînerait une hausse d'environ 5% des exportations marocaines.