L'Espagne a offert son soutien au Maroc pour appuyer sa position devant les institutions européennes concernant l'accord agricole. Rabat et Madrid sont plus proches que jamais. Alors que la relation euro-marocaine traverse une zone de brouillard, l'Espagne a tenu à apporter son réconfort aux autorités marocaines. C'est dans un contexte convivial, aux antipodes du ton virulent du communiqué marocain, que s'est déroulée la visite officielle du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération, Alfonso Dastis, mercredi à Rabat. Au cours de cette visite-éclair, le diplomate espagnol a exprimé la volonté de son pays de voler au secours des relations maroco-européennes. l'ex-représentant de son pays auprès de l'UE a promis appui et soutien aux autorités marocaines. Hasard du calendrier ou timing délibéré, le choix du jour de la rencontre, le 14 février en l'occurrence, renforce une image de complicité que les deux pays veulent renvoyer. Les déclarations flatteuses du diplomate en chef espagnol cherchent à envoyer un message subtil à qui de droit : Le gouvernement de Rajoy n'est nullement concerné par la brouille maroco-européenne. «La relation avec le Maroc est multiforme et nous sommes contents de collaborer avec elles (les autorités marocaines, ndlr), dans le dossier migratoire, de sécurité et des relations économiques. Je ne crois pas qu'ils (les dossiers) seraient affectés», a-t-il lancé à l'adresse des médias de son pays. Interpellé au sujet d'un éventuel boycott des produits agricoles originaires du Sahara, Dastis a assuré qu'il devrait y avoir une solution à cette question, tout en assurant que le dossier est en cours d'examen par tous les partenaires européens. Si dans un passé pas si lointain, lors de ces moments orageux que vivait le couple maroco-espagnol, le voisin préférait déléguer à Bruxelles les dossiers chauds qu'il partageait avec le royaume, ces temps de méfiance sont révolus. L'Espagne cherche désormais à se positionner comme l'allié du Maroc auprès des instances européennes. Une posture somme toute logique au vu des intérêts du voisin qui le lient avec son voisin du sud. L'Espagne ne badine pas avec les menaces des pouvoirs publics marocains, de lâcher du lest dans le dossier de gestion des flux migratoires. Outre le volet politique, le registre économique était présent en force dans les discussions des deux diplomates en chef. À cet égard, le ministre espagnol a rappelé que son pays souhaite travailler, de concert, avec le Maroc pour développer les potentialités du continent africain. «L'Afrique, c'est le continent du futur. Nous voulons y approfondir notre présence, pour l'intérêt de l'Espagne et celui de l'Afrique. Et nous sommes convaincus que le Maroc peut nous aider dans ce sens», a plaidé le diplomate espagnol. Les deux parties ont annoncé la tenue de diverses réunions et rencontres au cours de cette année. De même, le Maroc devrait abriter la prochaine réunion de haut niveau entre les deux pays. Dastis a annoncé aussi la prochaine visite du roi d'Espagne au Maroc, probablement lors du deuxième semestre de l'année, a confié le diplomate espagnol aux médias de son pays. Tags: Accord agricole maroco-espagnol