Thales entérine sa présence au Maroc. À l'occasion de l'inauguration à Rabat de son siège pour le continent africain, et en présence de Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des transports, Cédric Costes, Ambassadeur de France au Maroc, et Etienne Pahin, premier Directeur général de Thales Maroc, du ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami, et Cédric Costes, PDG de Thales International Afrique, ont procédé tout deux à la signature d'une convention de partenariat qui «structure la démarche d'implantation locale de Thales au Maroc». À l'image de la démarche d'implantation d'Alstom au Maroc, quelques temps auparavant, ce type de convention vise à pérenniser les investissements étrangers sur le territoire marocain, de sorte que la localisation sert davantage d'ancrage industriel qu'un simple positionnement géographique sur un marché de commercialisation porteur. «La compensation industrielle est un concept qui m'est cher, et que je n'ai eu de cesse de mettre en avant à chaque fois que l'occasion s'est présentée», a déclaré Chami, avant de préciser que, concernant la présente convention, «s'il n'y a aucun investissement direct de la part de Thales», ce manque à gagner pour l'économie marocaine sera largement «compensé par l'engagement fait par le management de Thales de mener une politique d'achats dirigée exclusivement vers la base industrielle nationale». Accompagnement Cet engagement passe notamment par des chiffres précis, puisque, arrêtés à près de 15 millions de DH ces dernières années, le volume des achats du groupe auprès des entreprises marocaines devrait être relevé à hauteur de 90 millions de DH à l'horizon 2012-2016. Forte de plus d'une décennie de présence sur le territoire national, Thales pourra bénéficier de la proximité de ses principaux partenaires industriels, et s'engage en outre à les accompagner dans leurs efforts d'adaptation «aux exigences de technologie et de qualité des clients du groupe», a ainsi déclaré Pahin. Le spécialiste de la sécurité, de la défense, de l'aéronautique et des transports, développera l'essentiel de ses activités nationales dans les domaines de l'électronique et de la mécanique de précision. En parfait accord sur l'ambition marocaine exprimée par le ministre de l'Industrie à l'endroit du futur hub régional que devrait constituer, dans les prochaines années, la région de Casablanca, Jean Olivier Skok, directeur des achats industriels de Thales International, a précisé que l'unique siège de Thales en Afrique implanté à Rabat servira de poste de commande de l'ensemble des activités du groupe en Afrique. En outre, cette plateforme régionale a vocation à chapeauter «nos efforts pour trouver de nouveaux marchés et de conclure de nouveaux contrats avec nos amis africains», précise Skok, rejoignant les propos tenus quelques minutes auparavant par Costes et qui indiquaient clairement les attentes du groupe de ce positionnement définitif au Maroc et en direction de l'Afrique. «Ce projet constitue un signal fort pour la place qu'occupe actuellement le Maroc dans les priorités et la stratégie globale de notre groupe», a indiqué ce dernier, en précisant que «le Maroc représente un point d'entrée stratégique pour le groupe Thalès sur le continent africain». Les vœux exprimés par Chami semblent donc exaucés, d'autant plus que le projet comporte une grande composante axée sur la formation et le rapprochement entre le groupe et différents institutions universitaires, académiques et de recherche, dont notamment l'INPT, le FST de Fès, l'ENSA et CE3M. À ce jour et depuis 2005, plus de 150 ingénieurs ont été formés aux technologies de pointe et cet effort de partenariat académique semble être parti pour durer longtemps. Ainsi, au delà du simple renforcement de la présence d'un grand groupe industriel et technologique sur le territoire national, il y a la volonté de créer de la valeur ajoutée et du savoir-faire local.