Thales, géant mondial des hautes technologies dans les marchés de la défense, de la sécurité, de l'aérospatial et du transport, déplace son siège régional. De Neuilly-sur-Seine en France, il a choisi Rabat comme nouvelle antenne africaine. Le Soir échos était présent à l'inauguration. A une cérémonie en grandes pompes, on retrouve souvent de grosses pointures. L'inauguration du nouveau siège de Thales International Afrique, qui s'est tenue hier à Rabat, n'a pas dérogé à la règle. Le ministre du Commerce et de l'industrie Ahmed Réda Chami, le directeur général de l'ONCF Mohamed Rabie Khlie, le directeur de la sûreté nationale Cherki Draïs, ainsi que plusieurs hauts gradés des FAR. Tous se sont déplacés au nouveau siège situé sur l'avenue Ben Barka. 15% des commandes africaines Le Maroc réussit ainsi un coup de maître De Neuilly-sur-Seine en France, Thales a donc choisi Rabat comme nouveau pied à terre en Afrique. Un choix qui ne surprend pas vraiment lorsqu'on apprend que le Maroc est le 1er client africain de Thales, avec 15 % de prises de commandes africaines réalisées par le royaume. « L'établissement du siège et des équipes de Thales International Afrique à Rabat constitue un signe fort de la place qu'occupe le Maroc dans le dispositif et les priorités du groupe Thales », a indiqué lors de l'inauguration, Cédric Costes, président de Thales International Afrique. « Le Maroc est un pays stratégique dans le cadre du développement des activités du groupe en Afrique, raison pour laquelle nous avons décidé d'y implanter le centre décisionnel de la région ». De nouveaux emplois Le Maroc a également été choisi pour sa stabilité politique dans une région pour le moins chaotique à ce niveau. « Parallèlement à son développement économique exemplaire, le Maroc a su avancer vers une réforme graduée et équilibrée, symbolisée par la mise en place d'une nouvelle constitution. Une transition porteuse d'un message de stabilité et de confiance à l'égard des opérateurs économiques internationaux », a souligné Cédric Costes. Côté Maroc, la réjouissance fut également palpable, à l'écoute des mots prononcés à l'occasion par le ministre Ahmed Réda Chami. « Il n'était que justice que vous veniez au Maroc », a-t-il même lancé au président de Thales. Citant l'accord de partenariat signé entre les deux parties (voir encadré), le ministre précise que « l'industrie marocaine va pouvoir se développer. En effet, le partenariat ne prévoit pas d'investissements directs de Thales. C'est Thales qui achète les produits, (mécanique, électronique) auprès de la base industrielle marocaine ». L'une des conséquences à cela étant la création d'emplois. Des emplois, le plus souvent à forte valeur ajoutée. S'étendant sur une surface d'environ 1.000m², l'investissement du nouveau siège africain a nécessité une enveloppe budgétaire de près d'un million d'euros. Une convention pour poursuivre l'ancrage marocain Déjà présent au Maroc depuis 15 ans, Thales a toujours soif de rapprochement avec les entreprises du pays hôte. Ainsi, à l'issue de la cérémonie d'inauguration, Thales Maroc a signé une convention de partenariat avec le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Une convention qui s'articule, entre autres, autour du renforcement de Thales dans le domaine de la signalisation et de la télécommunication ferroviaire, la création de nouveaux partenariats avec des entreprises marocaines, une augmentation des achats auprès des entreprises marocaines à hauteur de 90 millions d'euros entre 2012 et 2016, ainsi que le renforcement de la coopération avec les centres de recherche, de formations, et les universités marocaines. « Au besoin, nous accompagnerons nos sous-traitants actuellement basés au Maroc, pour qu'ils puissent répondre aux exigences de technologie et de qualité de nos clients », a précisé Etienne Pahin, DG de Thales Maroc.