Après une année 2016 nulle, la croissance de l'économie sud-africaine ne devrait s'améliorer que de 0,8% en 2017. Une petite amélioration sujette à plusieurs paramètres. Pendant ce temps, Coface dégrade la note de l'Afrique du Sud de «B» à «C». La croissance sud-africaine devrait être très faiblement positive en 2017. L'activité agricole, très touchée par la sécheresse en 2016, pourrait bénéficier de conditions climatiques plus favorables. Les projets d'infrastructures pourraient soutenir la construction et le secteur industriel. Les freins à la croissance et les incertitudes sur l'évolution économique du pays restent toutefois importants. La production industrielle risque d'être handicapée par le manque de compétitivité et les problèmes persistants d'approvisionnement en électricité, malgré l'amélioration observée depuis 2016 ainsi que les prix bas des produits miniers. La consommation des ménages, traditionnel moteur de l'économie, encouragée par un léger fléchissement de l'inflation, devrait en revanche souffrir du niveau historiquement élevé du chômage (27% fin 2016). L'introduction d'un salaire minimum national, proposée par le gouvernement fin 2016, favoriserait la demande privée ; mais sa mise en place, sous réserve qu'elle soit confirmée, n'interviendrait pas avant le second semestre 2017. Dépréciation La hausse des prix du pétrole devrait, à son tour, alimenter les tensions inflationnistes, qui pourraient cependant être atténuées par la modération des prix des biens alimentaires. La décision des agences de notation de maintenir l'Afrique du Sud en catégorie «investissement» fin 2016, pourrait avoir un effet positif sur la confiance des ménages et des investisseurs en début d'année, mais le risque d'une révision à la baisse de la notation courant 2017 n'est pas écarté et cette menace pourrait dissuader les entreprises d'investir. La dégradation en catégorie spéculative provoquerait la dépréciation du rand (monnaie locale), alimentant l'inflation qui pèserait sur la consommation des ménages, tout en décourageant encore davantage les investissements. Les incertitudes sur l'évolution de la situation politique fragilisent également les perspectives de croissance du pays. Hausses d'impôts Par ailleurs, le gouvernement sud-africain doit maîtriser son déficit budgétaire et stabiliser son endettement afin d'éviter une nouvelle dégradation de sa notation par les agences. Le défi est de taille compte tenu de la faiblesse de l'activité, qui pèse sur les recettes fiscales. De nouvelles hausses d'impôts sont prévues dans le budget avril 2016/mars 2017. La faiblesse de la croissance risque néanmoins de limiter les recettes de l'Etat alors que les dépenses courantes (environ 50% du total) devraient rester assez stables et que le gouvernement reste engagé dans la réalisation de projets d'infrastructures. En outre, la charge de remboursement de la dette publique s'accroît en raison de la hausse des taux d'intérêt sur le marché domestique, source principale de financement de l'Etat. Le soutien de certaines entreprises publiques (Eskom, South Africa Airways) pourrait également peser sur les finances publiques. Fiche pays Afrique du Sud Taille 54 millions de consommateurs Monnaie Rand PIB/Hbt 5.726 dollars Croissance 0,8% (2017p.) Région économique SADC Note Coface C Doing business 2017 74e/189 Tensions politiques et environnement des affaires dégradé Malgré une victoire confortable de l'ANC aux élections de mai 2014, des incertitudes continuent à peser sur l'évolution politique et sociale du pays. L'autorité du président Jacob Zuma est de plus en plus contestée, notamment après les accusations de détournement de fonds publics et de collusion avec les milieux d'affaires. Face à son manque de légitimité et aux dissensions croissantes au sein de l'ANC, J. Zuma pourrait être contraint de quitter la présidence de son parti lors de la convention fin 2017. L'absence persistante de réponse aux attentes de la population sur le chômage, la pauvreté et la corruption, demeure une source d'instabilité sociale. Les manifestations organisées par les étudiants fin 2016 témoignent d'une généralisation du mécontentement. Malgré tout, l'Afrique du Sud affiche des performances satisfaisantes selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, mais qui tendent à se dégrader, notamment en matière de respect des lois (86e en 2015, soit un recul de dix places en un an). La criminalité et la corruption handicapent également l'environnement des affaires.