L'Union de la presse francophone-section Maroc a inauguré, mercredi 25 janvier, son cycle de «Tea Time» ; des rencontres conviviales autour d'un thème d'actualité. Et c'est Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) qui a ouvert le bal et animé le débat sur le rôle des médias dans les crises liées aux atteintes aux libertés individuelles. Dans la course au scoop, exacerbée par la concurrence des sites d'informations et des réseaux sociaux, les médias aujourd'hui ne prennent plus le temps de vérifier et de recouper l'information. L'essentiel est de faire le buzz, peu importe si l'info est fausse ou porte atteinte aux libertés individuelles. Même les médias traditionnels, notamment la presse écrite, se trouvent pris dans ce tourbillon et sont acculés à accélérer le traitement des informations. Résultat, les dérives se multiplient, causant des fractures au sein de la société marocaine. Ainsi, les atteintes aux libertés privées et individuelles n'ont jamais été aussi nombreuses, nourries par les réseaux sociaux. La problématique du rôle des médias dans le traitement des crises liées au respect des libertés individuelles a fait l'objet d'un débat organisé mercredi 25 janvier au Four Seasons Hotel Casablanca par la section marocaine de l'Union de la presse francophone, qui a lancé son cycle de «Tea Time». Un concept qui consiste à débattre d'un sujet d'actualité avec une personnalité du monde politique, des affaires, de la société civile, etc. C'est Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), qui a inauguré ces rencontres qui se veulent conviviales. Avant de donner son point de vue sur la question, El Yazami tout en insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une «conférence de presse», a tenu a préciser «que la liberté d'expression a ses revers, que le droit seul peut réguler et que seule la justice peut arbitrer». Toutefois, le président du CNDH a estimé que les journalistes doivent faire l'effort de s'autoréguler en attendant le Code de déontologie, qui devrait voir le jour après la mise en place du Conseil national de la presse. Dans ce sens, El Yazami affirme que le «CNDH est prêt à proposer une équipe expérimentée en matière d'éthique et des droits de l'homme afin d'élaborer cette charte déontologique». En attendant, les journalistes et les médias doivent veiller à lutter contre les «fausses news» et promouvoir le respect du droit à la différence. Vous avez dit droits de l'homme ? Le président du CNDH, Driss El Yazami, a indiqué qu'une étude anthropologique sera bientôt présentée. Elle porte sur la perception des Marocains sur les droits de l'homme et les libertés individuelles. 3.500 ménages ont été interrogés, dans toutes les couches de la société. Les questions ont aussi concerné les changements que connaît la société dans les domaines de la parité, de la démocratisation, de l'éducation, etc.