Allal Benjelloun, DGA de la Centrale automobile chérifienne Amélioration des process relatifs à la qualité de service, renforcement des équipes et de l'efficacité commerciales, élargissement et mise aux normes du réseau...l'ex-patron du pôle financier du groupe Renault au Maroc et actuel stratège de la CAC est en train de mener un travail de fond avec ses équipes visant à la préparer aux défis de demain. Un travail qui a déjà porté ses fruits en 2016, meilleure année dans l'histoire de la CAC. Les Inspirations ECO : Le bilan commercial de la CAC sur l'exercice 2016 est historique, en particulier grâce à Volkswagen, à quoi imputez-vous cela ? Allal Benjelloun : 2016 est effectivement une année historique pour la CAC, après tout de même deux années de stagnation. Du coup, nous n'allons pas bouder notre plaisir, d'autant plus que l'environnement économique n'était pas favorable en 2016 avec une croissance qui était à 1,3%. Or, le marché automobile a progressé de 25% et il est bon quasi-généralement sur tout le territoire marocain et c'est cela la première ou principale raison de notre succès. La seconde raison de nos performances, ce sont nos produits. La péréquation marché-produit influe sur tout le reste. Dans ce reste, le management, les équipes et les installations peuvent faire des choses, saisir les opportunités et maximiser les ventes et c'est comme cela qu'il faut lire l'excellente performance de Volkswagen qui a progressé de 69% l'an dernier. En d'autres termes, nous avons été au rendez-vous, tant pour ce qui est des produits que pour ce qui est des équipes et c'est l'occasion pour moi de les remercier. Pour moi, il n'y a pas de hasard, il faut savoir saisir le marché quand il vient et c'est là qu'il y a beaucoup de travail à faire derrière. À titre d'exemple, lorsque nous avons eu l'opportunité de récupérer un lot de Jetta que l'on a repositionné de façon très compétitive, nous l'avons relancé avec la suite qu'on connaît et des ventes qui ont contribué à hauteur de 30% à la progression de VW au Maroc. Ensuite, il y a la montée en puissance de la Passat B8, de la Polo Diesel, du Touareg Baroudeur et surtout du Caddy, dont la version Maxi nous permet d'occuper la troisième place sur le marché des grands taxis. Au demeurant, nous sommes satisfaits d'avoir durablement installé ce modèle sur le segment des ludospaces. Après, il y a l'ouverture du site d'Ain Sebâa qui est aux plus hauts standards de VW et qui est un superbe outil de travail et c'est idem pour Porsche et Skoda. À côté de cela, la décision de maintenir l'ancien showroom au centre-ville était une bonne chose. Ce n'est donc pas par hasard si VW est la troisième marque la plus vendue à Casablanca, ce qui est une prouesse que j'espère durable. Qu'en est-il des autres marques de la CAC ? Pour Skoda, il faut d'abord souligner que ses ventes mondiales sont en croissance avec un nouveau record en 2016 et cela est avant tout dû à la qualité de ses produits, rehaussés par un design inédit et qui plaît. À partir de là, il n'y avait pas de raison pour que les Marocains, qui sont de bons acheteurs et des gens lucides, ne considèrent pas l'acquisition d'une Skoda comme un achat malin. Outre l'Octavia qui est un cran au-dessus des autres compactes, les autres modèles ont bien performé, forts de leurs qualités communes, à savoir des intérieurs spacieux et pratiques, ainsi qu'un équipement toujours supérieur à la moyenne, mais à des prix inférieurs. Nous continuons à travailler l'image et la gamme de Skoda, dont la croissance constitue d'ailleurs l'un des axes majeurs du développement futur de la CAC. Pour Audi, nous ne réalisons qu'une croissance de 12%, soit deux fois moins que le marché. En fait, nous n'avons fait que de la résistance en 2016, avec une gamme moins jeune que celle de nos concurrents et grâce notamment au réseau qui réalise désormais plus de 50% des ventes d'Audi. Ces résultats moyens au niveau de Casablanca s'expliquent aussi par le dynamisme de certains concurrents comme Volvo, Jaguar et Maserati. Cela dit, force est de constater que nous avons pêché par le manque d'efficacité commerciale de nos équipes. Du côté de Porsche, nous réalisons la croissance la plus faible parmi les marques premium, soit 6% à 185 véhicules et cela s'explique par l'indisponibilité du Macan qui a connu une forte demande, mais dont il nous a manqué 40 unités, ce qui nous aurait permis d'être à plus de 220 Porsche vendues. Quant à Bentley, les résultats sont au-dessus de nos objectifs, mais nous ne publions pas de chiffres sur ce label, d'abord par rapport à nos clients qui veulent, malgré tout, rester discrets. Comment allez-vous entretenir cette dynamique commerciale en 2017 ? Pour 2017, nous misons d'abord sur la montée en puissance de nouveautés lancées en 2016 et qui vivront leur première année pleine, comme la Passat et le Tiguan. Nous allons aussi profiter de modèles de niche, comme la Beetle dans ses deux carrosseries : coupé et cabriolet. À côté de cela, l'enjeu majeur reste le développement du véhicule utilitaire léger où nous avons encore un gros potentiel de croissance comme vous l'avez bien souligné dans votre article. 2017 sera une année Audi, avec là encore, la première année pleine de la nouvelle A4, de l'A6 facelift et du Q7. Nous aurons aussi les A5 Sportback, A1, Q2 et SQ7. Du côté de Skoda, nous espérons disposer d'un stock suffisant de la Fabia essence et surtout avoir le Kodiaq d'ici juillet. Quant à Porsche, nous aurons les versions diesel de la nouvelle Panamera, puis surtout et c'est une bonne nouvelle, des quantités suffisantes du Macan. Donc, avec autant de produits et de nouveautés, il n'y a pas de raison pour que cette dynamique ne se poursuive pas. Je suis confiant, d'autant plus que je vois le marché en hausse de 8% en 2017. Dans l'absolu, nous avons un océan d'opportunités et de croissance. Qu'en sera-t-il du réseau, prévoyez-vous de nouvelles ouvertures ? Le réseau est un enjeu majeur pour nous. Nous y sommes très engagés et avons beaucoup de projets en cours. À Rabat, le showroom actuel de Volkswagen sera rénové pour n'accueillir qu'Audi et Skoda, tandis qu'un nouveau site VW verra le jour sur un terrain de 3.000 m2 et devrait ouvrir fin 2017. Suivront d'autres sites à Tanger et Marrakech, puis d'autres à Fès, Meknès et Oujda, tous aux normes internationales du groupe. Dans un second temps, nous serons présents dans d'autres villes comme Safi, Tétouan et Béni Mellal. D'ici 2018, nous devrions avoir un taux de couverture de 93% du royaume.