Avec des performances de plus de 20% pour les valeurs représentant le royaume dans l'indice international, le Maroc a contribué à l'allègement de la contre-performance de l'indice à fin 2016. Alors que les analystes internationaux étaient favorables aux valeurs du Frontier Market jusqu'en 2015, l'année 2016 a connu un renversement de tendance. D'après une note d'Upline Securities, ce sont plutôt les valeurs de l'Emerging Market qui se démarquent. En effet, le MSCI Emerging Market avait fini 2016 sur une variation positive, depuis le début de l'année, de 8,6%, «Ceci étant dû aux performances des émergents représentés au niveau de l'indice qui ont profité de la hausse des prix du baril de 52,4% et de l'or de 9%. Il s'agit entre autres du MSCI Brazil avec une amélioration de 38,9% et du MSCI Russia avec 26,8%», expliquent les analystes d'Upline Securities. Le MSCI Frontier Market a plutôt affiché un repli de 1,3%, alors que même le MSCI World, qui retrace la performance des valeurs des pays développés -pourtant marqué un essoufflement au cours des dernières années- a progressé de 4,5% contre une baisse de 2,7% en 2015. La contre-performance du MSCI Frontier Market est attribuable, selon les analystes d'Upline Securities, à la contre-performance du MSCI Nigeria qui se chiffre à -35,98%. Une forte hausse du MSCI Morocco Le MSCI Morocco, lui, s'est plutôt comporté comme un «catalyseur du MSCI Frontier Market», selon les termes des analystes d'Upline Securities, avec une progression de 32,6%. Il est suivi par le MSCI Kuwait, avec une hausse de 3,71%. L'indice marocain, qui comptait, jusqu'en août 2016, quatre valeurs (Attijariwafa bank, BCP, Addoha et Maroc Telecom), est passé à cinq avec l'ajout de Taqa Morocco. Ces cinq valeurs se sont en effet distinguées par leur performance annuelle. Ainsi, AWB s'est améliorée de 22,23%, BCP a gagné 32,51%, Addoha a bondi de 81,2%, Maroc Telecom s'est adjugée 27,18% et Taqa Morocco s'est renforcée de 36,6%. Année riche pour l'indice Frontier Market L'année 2016 a été marquée par un mouvement assez important quant aux composantes de l'indice. Ainsi, hormis l'addition de Taqa Morocco, l'indice a connu l'ajout d'une valeur argentine en février. En mai, l'indice a connu l'ajout d'une valeur jordanienne et la suppression d'une autre valeur du même pays ainsi que quatre autres valeurs provenant de pays différents (Oman, Kenya, Vietnam et Îles Maurice). En août, l'indice a enregistré l'ajout d'une valeur jordanienne et d'une valeur vietnamienne et la suppression de deux valeurs bulgares. Novembre, en revanche, n'a enregistré que des ajouts de valeurs. Au total, six valeurs ont été ajoutées, issues de Jordanie, d'Argentine, du Bahreïn, d'Oman, de Côte d'Ivoire et du Sénégal. En plus des valeurs individuelles, l'indice a intégré la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières, de l'UEMOA) le 14 novembre. La BRVM a ainsi porté à six le nombre de Bourses africaines que compte le Frontier Market, aux côtés notamment des Bourses du Nigeria, du Maroc, de la Tunisie, du Kenya et de l'Île Maurice. Quid de 2017 ? Pour ce qui est des perspectives de l'indice Frontier, un article du Wall Street Journal estime que «de nombreux investisseurs s'attendent à ce que les Frontiers Markets ne rebondissent qu'après une reprise durable et soutenue dans les pays développés et émergents, ce qui pourrait éventuellement aboutir à une éviction des actifs de ces petits marchés». L'article explique par ailleurs la méforme du MSCI Frontier Market par les limites de la tolérance au risque des investisseurs et une redistribution des cartes sur les marchés internationaux. Une analyse du site seekingalpha.com bat en brèche cette supposition du Wall Street Journal en expliquant que la contre-performance des Frontiers Markets est liée au fait qu'ils se comportent comme un marché d'énergie typique, comme ils l'ont toujours fait, rappelant au passage que cette forte corrélation entre le MSCI Frontier Market et le marché de l'énergie s'explique par le poids de deux pays pétroliers. Il s'agit en l'occurrence du Koweït qui représente près de 22% dans l'indice et le Nigeria avec un poids de près de 5%. Une influence qui pourrait être atténuée avec l'annonce du MSCI de sortir complètement le Nigeria de l'indice en cette année 2017, et l'introduction très probables du Pakistan.