«C'est une réelle motivation pour encourager davantage d'amélioration pour l'environnement des affaires et doubler d'efforts pour mener à bien les réformes». Cette lecture du dernier rapport Doing business, faite par Fathalah Sijilmassi, directeur de l'AMDI, prend tout son sens. Le Maroc a bel et bien été la star de la version 2012 du rapport. Cela n'empêche pas que son classement actuel prouve que le chemin est encore long et qu'il reste plusieurs points auxquels il faudrait encore s'atteler. «Le classement prouve que plusieurs réformes restent possibles, notamment dans les volets de la simplification des procédures de création d'entreprise et la loi sur la concurrence», note Simon Gray, directeur Maghreb de la Banque mondiale, lors de la conférence organisée jeudi dernier par le ministère des Affaires économiques et générales. Au delà d'une simple consécration, le Doing Business 2012 est surtout un rappel que le climat des affaires au Maroc est encore appelé à s'améliorer. D'ailleurs, Nizar Baraka en fait la promesse. «Nous sommes sûr que, dans le classement 2013, le Maroc va encore gravir des échelons», insiste-t-il. Il faut dire que cet optimisme tient principalement du fait que le classement 2012 n'a retenu que les données relatives au premier semestre 2011. Depuis, des textes réglementaires assez pesants sur le classement ont été adoptés, à l'exemple de celui de la loi sur la SARL, que les officiels marocains espéraient pour le début de l'année. «Nous avons presque négocié pour inclure cette loi dans le classement, mais en vain», ironise Salwa Kerkri Belkziz, députée et représentante de la CGEM. En tout cas, le comité national pour l'environnement des affaires (CNEA) semble être conscient du chemin qui reste à faire et a initié un certain nombre d'actions qui devraient marquer le prochain exercice. D'abord, le CNEA vise le renforcement de la bonne gouvernance et la transparence du monde des affaires. Dans ce sens, une trentaine de procédures administratives applicables aux entreprises ont été sélectionnées et font actuellement objet d'examen. Le projet de décret sur la simplification et la certification des formulaires est, de son côté, en cours de finalisation et devrait ainsi venir s'ajouter au projet de formalisation et de standardisation des procédures pour lequel un cabinet d'étude a été sélectionné pour accompagner sa concrétisation. Sur le même registre de la transparence, la loi sur la concurrence récemment déposée auprès du secrétariat du gouvernement devra être un sérieux soutien à l'amélioration du climat des affaires. Par ailleurs, dans le cadre des actions visant la modernisation de l'environnement juridique, le CNEA devra s'atteler sur la simplification des procédures de création, ainsi que le fonctionnement des sociétés anonymes. Dans le même sens, il s'agira d'amender le cadre législatif en vigueur régissant l'achat par les SA cotées de leurs propres actions. La communauté financière sera donc particulièrement en vue sur les prochaines années, vu que le plan d'action du CNEA prévoit également l'amélioration de la transparence et la communication financière via entre autres l'instauration de l'obligation de publication des rapports spéciaux des commissaires aux comptes sur les conventions réglementées. Enfin, l'amélioration de la résolution des litiges commerciaux via le renforcement de la médiation est l'autre point central que vise le CNEA, au même titre que l'amélioration de l'accès au foncier urbain et la régionalisation des actions d'amélioration du climat des affaires. Autant de chantiers qui semblent aujourd'hui prioritaires, afin de donner un nouveau visage au Maroc dans la scène économique mondiale, mais qui nécessitent aujourd'hui plus que jamais une mobilisation renforcée du public et du privé. Dixit... C'est un témoignage de la Banque mondiale que l'économie nationale est sur la bonne voie. Cet événement est à marquer d'une pierre blanche comme ce fût le cas pour l'obtention de l'Investment Grade en 2010. La réussite est encore plus glorifique lorsqu'on sait que l'amélioration du classement est le fruit d'une association des efforts gouvernementaux et ceux du privé. En tant que banquiers, nous sommes, par ailleurs, fiers de savoir que deux des domaines qui ont fait du Maroc le meilleur réformateur du Doing Business 2012 sont des points sur lesquels ont toujours insisté les banques marocaines, à savoir la justice et la fiscalité. Nous restons convaincus que le Maroc peut encore améliorer son classement avec l'espoir de devenir le premier pays arabe et d'Afrique. Othman Benjelloun, Président du Groupement des banques marocaines. La nécessité d'améliorer le climat des affaires a interpelé le gouvernement depuis son investiture et, grâce à l'implication des différents départements ministériels, nous avons pu améliorer notre classement. Cependant, il faut savoir que l'on aurait pu gagner jusqu'à quarante places dans le Doing Business si certains projets de textes avaient pu être adoptés plus rapidement. Maintenant, le prochain gouvernement risque de se targuer d'avoir réalisé des avancées majeures dans le Doing Business dès sa première année. Il faudra donc garder en tête que cela sera en grande partie grâce aux réalisations du gouvernement actuel et qui n'ont été concrétisées qu'après la date d'échéance fixée par la Banque Mondiale pour le Doing business 2012 (ndlr juin 2011). Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. C'est un moment particulièrement heureux même si notre classement doit encore s'améliorer. Force est de constater que le Doing Business a une incidence très forte sur l'attrait des investissements, notamment en matière d'accès à l'information sur le Maroc auprès des investisseurs étrangers. C'est pour cela qu'il faut améliorer davantage ce classement pour gagner en intérêt auprès de ceux-ci. Il faut également noter que le Doing Business tombe à pic pour soutenir la stratégie de communication entamée depuis quelques temps et qui vise à informer des opportunités qu'offre le Maroc. C'est également un signal de confiance dans le pays dans un contexte régional et internationnal marqué par l'incertitude. Enfin, Le Doing Business 2012 est une motivation pour aller encore plus de l'avant et redoubler d'efforts pour mener davantage de réformes. Fathallah Sijilmassi, Directeur de l'Agence marocaine pour le développement des investissements.