2017 est une année d'enjeux majeurs pour le Maroc en Afrique. Dès janvier, le royaume sera enfin fixé sur sa (re) intégration à l'Union africaine. Autre rendez-vous africain passionnant qui s'annonce pour le royaume dès le début de l'année : la Coupe d'Afrique des Nations au Gabon. Les bonnes nouvelles d'Addis-Abeba... Plus de trois mois après avoir introduit officiellement sa demande de (re) intégration dans l'Union africaine, le Maroc attend toujours d'être fixé sur son sort. En principe, cette procédure ne devait pas dépasser un trimestre, le temps que les Etats membres se prononcent pour ou contre cette demande d'adhésion. Mais les choses s'avèrent plus compliquées que prévu et laissent désormais place à une surenchère verbale entre le Maroc et la présidence de la Commission de l'UA. Dans cette configuration, si le dossier ne se décante pas dans les prochaines semaines, il faut alors attendre le 28e Sommet de l'Union africaine pour y voir plus clair. Ce rendez-vous important se tient les 30 et 31 janvier prochain, dans la capitale de l'Union africaine, Addis-Abeba. À cette occasion, les pays soutenant le retour du Maroc vont forcément essayer de concrétiser ce «come-back». Le départ de la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma de la présidence de la Commission de l'UA est vu, dans ce sens, comme un élément favorable afin de faciliter ce retour du royaume dans sa famille africaine. Seulement, d'autres candidats à la succession de Zuma, notamment la Kenyane, Amina Mohamed, se sont ouvertement positionnés en faveur du camp adverse du Maroc. L'actuelle ministre kenyane des Affaires étrangères a, en effet récemment, effectué une visite dans les camps de Tindouf. Ce qui en dit long sur sa future manière de gérer le dossier du Sahara au sein de l'Union africaine, si elle parvenait à accéder à la présidence de la Commission de l'UA. Pour le Maroc, l'espoir repose sur l'élection du Sénégalais, Abdoulaye Bathily, qui pourrait ainsi, accélérer ce dossier qui tient en haleine le Maroc et une bonne partie des élites africaines. Top départ pour le gazoduc Nigéria-Maroc ? Annoncé le 3 décembre à l'occasion de la visite du roi Mohammed VI au Nigéria, le projet du gazoduc reliant le Nigéria à l'Europe, en transitant par l'Afrique de l'Ouest et le Maroc a suscité un engouement particulier. Considéré par certains comme l'un des projets les plus ambitieux jamais annoncé en Afrique de l'Ouest, ce canal de transport du gaz nigérian vers l'Europe, devrait mesurer pas moins de 5.000 km et prolonger le West African Gas Pipeline, qui relie, depuis 2010, le Nigéria au Ghana en passant par le Bénin et le Togo. Après son annonce en grande pompe, toutes les interrogations portent désormais sur les modalités de sa construction. Les questions relatives à son tracé exact, au financement, ainsi qu'au partage de ses retombées économiques restent encore en suspens. Mais, tout porte à croire que le Maroc veut accélérer le processus de sa réalisation. C'est dans cette dynamique que le roi Mohammed VI a présidé à Casablanca, dès son retour du Nigéria, une réunion de travail avec la partie nigériane en vue d'étudier les modalités de réalisation de cet important projet. Pour le royaume, l'enjeu est de se connecter davantage au continent, mais aussi de faire l'ombre à un projet similaire, signé depuis 2002 entre l'Algérie et le Nigéria, mais toujours rangé dans les tiroirs. L'année 2017 permettra de donner un premier aperçu sur les chances de concrétiser ce projet pharaonique. Les Lions de l'Atlas à la CAN La 31e édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) s'annonce avec passion du 14 janvier au 5 février prochains au Gabon. Ce nouveau rendez-vous footballistique continental marque aussi le retour des Lions de l'Atlas, après le retrait polémique du Maroc d'organiser la précédente édition. Après avoir échappé à une suspension de la CAN grâce à l'intervention du Tribunal arbitral du sport (TAS), le royaume envoie à nouveau ses Lions de l'Atlas défendre ses couleurs au Gabon. Cette reconquête continentale ne s'annonce toutefois pas du tout aisée. En effet, la sélection nationale doit sortir ses griffes face à des adversaires coriaces de son groupe C. Le Maroc y côtoie le champion d'Afrique en titre, la Côte d'Ivoire, le Togo, ainsi que la République démocratique du Congo. Pour les hommes d'Hervé Renard, le défi majeur est d'y faire une belle prestation, et pourquoi pas, permettre au Maroc de remporter sa deuxième CAN, après l'unique titre historique de Champion d'Afrique obtenu en 1976.