Hicham Zanati Serghini, directeur général de la Caisse centrale de garantie Hicham Zanati Serghini, DG de la CCG (Caisse centrale de garantie), ne cache pas son optimisme pour 2017 qui sera l'année de la mise en oeuvre de la nouvelle feuille de route. Il donne aussi son satisfecit pour l'année 2016 marquée par une bonne roientation de l'activité de la caisse. Les Inspirations ECO : Quel bilan faites-vous de l'activité de la CCG en faveur des TPME pour l'année 2016 ? Hicham Zanati Serghini : L'année 2016 constitue la dernière année de notre plan de développement 2013-2016 dont le bilan a été très riche aussi bien en termes de réalisations quantitatives que qualitatives. Nous avons réussi au cours de ces quatre années le renforcement de l'offre produits dédiée aux entreprises en introduisant de nouveaux instruments, notamment la garantie du leasing, le pack export, le cofinancement des PME du secteur industriel...Nous avons également poursuivi la simplification et le reengineering de nos processus de fonctionnement, nous avons achevé avec succès le déploiement régional de nos activités ainsi que la modernisation de nos systèmes d'information et de gestion des risques. La CCG a ainsi renforcé son positionnement d'établissement financier sur le marché du financement de la TPME à travers ses trois métiers, à savoir la garantie (crédit par signature), dont l'objectif est de faciliter l'accès au financement en partageant le risque avec les établissements de crédit, le cofinancement qui consiste à consortialiser avec les banques les crédits dédiés aux opérations de financement des projets d'investissement et de restructuration financière des TPME issus de quelques secteurs cibles et le financement en capital et de l'innovation à travers une activité de fonds d'investissement et de venture capital ainsi que les produits dédiés aux startups innovantes. Concernant le bilan de l'activité en 2016, les résultats sont très positifs puisque nous avons enregistré rien que sur les 9 premiers mois un total de crédits mobilisés de 12,5MMDH aussi bien en crédits par signatures (garanties) qu'en crédits par décaissement (cofinancements), soit une hausse de 33% par rapport à l'exercice 2015. Ces crédits ont bénéficié à plus de 5.308 entreprises, soit une évolution de 51% par rapport à la même période de l'année précédente. L'activité de la CCG dédiée aux entreprises a connu, à fin septembre 2016, une progression de 33%. Comment expliquez-vous cette performance ? Cette progression illustre clairement la continuité de la montée en puissance de l'activité de la CCG en faveur des TPME. Il faut rappeler que notre activité de financement sur le marché de la TPME connaît une croissance moyenne annuelle de plus de 40% depuis 2012. Cette dynamique illustre également l'excellent partenariat tissé aujourd'hui avec les partenaires du secteur financier qui nous permet d'allouer davantage de ressources en faveur des TPME pour couvrir leurs différents besoins, que ce soit en termes de financement des besoins d'investissement que d'exploitation. Il faut souligner également le succès que continue de connaître le produit «Damane Express» destiné aux TPE, véritable flagship de l'offre CCG, qui a totalisé plus d'1 MMDH, soit une hausse significative de 60% par rapport aux neuf premiers mois de l'exercice précédent. Il faut rappeler que ce produit lors de son lancement en 2012 avait permis l'octroi d'un volume de crédits de 200 MDH en faveur de 500 TPE. 5 ans après, nous devrons réaliser 9 fois plus en nombre, ce qui démontre tout le potentiel que recèle le marché du financement de la TPE sur lequel nous devons travailler davantage vu l'importance des besoins. Les «crédits d'investissement» destinés au financement de la création et au développement des très petites et moyennes entreprises (TPME) sont également en hausse. Comment expliquer cette hausse de la demande de crédits ? En effet, les crédits d'investissement mobilisés grâce à la garantie de la CCG ont totalisé à fin septembre 2016, 1,77 MMDH, soit une hausse de 31% par rapport à la même période de 2015. Cette hausse de la demande des crédits d'investissement peut s'expliquer par le dynamisme des demandes émanant de certains secteurs, notamment l'industrie, le commerce et la distribution. Concernant l'activité de cofinancement des investissements avec les banques partenaires, elle a connu une hausse importante puisqu'elle a atteint un volume de 691 MDH soit un doublement par rapport à l'année dernière. Notre offre à ce niveau cible essentiellement l'industrie, l'export, l'enseignement privé et la rénovation hôtelière. Il est à noter également la dynamique observée au niveau de la garantie des crédits d'exploitation, dédiés au financement des différents besoins de fonctionnement des TPME, aussi bien par décaissement que par signatures, qui ont atteint 7,38 MMDH, soit une progression de 51% par rapport à la même période de l'année 2015. De leur côté, les crédits en faveur des TPME exportatrices ont atteint 386 MDH, soit une évolution de 44% par rapport à la même période de l'année précédente. Qu'est-ce qui explique la baisse des crédits de restructuration financière au titre du Fonds de soutien financier aux TPME ? Concernant les crédits de restructuration financière au titre du Fonds de soutien financier aux TPME, destinés aux entreprises viables connaissant des difficultés financières passagères, ils ont connu pour leur part une baisse (32% pour la part financée par le Fonds) qui peut s'expliquer d'une part par un léger recul des demandes adressées au niveau des banques et d'autre part par le ticket moyen du crédit qui a connu une baisse de 20%. En effet, en 2015 et par rapport à 2016, le fonds avait bénéficié à plus d'ETI (Entreprises de taille intermédiaire) dont le besoin en crédit était important. À la veille de la fin 2016, quelles perspectivestracez-vous pour les activités de la Caisse en faveur des TPME pour l'année 2017 ? En 2017, le premier événement majeur sera la mise en production de notre offre en faveur des startups innovantes prévues par le Fonds Innov Invest, ce qui nous permettra de toucher davantage ce marché qui est caractérisée par une rareté de l'offre. Par ailleurs, nous finalisons actuellement notre nouveau plan de développement pour la période 2017-2021 qui constituera la nouvelle feuille de route de la CCG pour les cinq prochaines années. Les perspectives ne peuvent être que prometteuses avec la continuité de la croissance de l'activité de financement des TPME.