En période de crise, de nombreux acteurs se greffent à la «bataille» du financement des TPME. Le dernier en date est la CCG, qui décline une nouvelle stratégie d'accompagnement rejoignant, sur plusieurs points, celle de BAM. Du coté des banques, les intérêts divergent, et de nouvelles niches d'activités se révèlent plus rentables. En ces temps difficiles, tous les moyens sont mis en œuvre pour aider les très petites et moyennes entreprises à recouvrir des possibilités de financement bancaires. De nombreux acteurs se greffent à cette «bataille», et le dernier en date est la CCG. Au lendemain de son Conseil d'administration, dans un entretien accordé par le directeur de la Caisse centrale de garantie aux Inspirations Eco (www.leseco.ma), le responsable a détaillé les nouveaux objectifs de la Caisse. Hicham Zanati Serghini explique en effet que l'établissement prévoit de «mobiliser un volume de crédits de 18 MMDH en faveur de 8.600 TPME». Cette stratégie se décline en deux axes, à savoir le développement de l'offre produit et la modernisation de l'établissement, à travers son déploiement régional et la consolidation du partenariat avec les prescripteurs des produits. Elle semble s'inscrire dans la même volonté d'accompagner le tissu entrepreneurial national dans sa quête de financement que celle mise en avant par la Banque centrale. D'ailleurs, un point essentiel, commun à la stratégie de BAM et à celle déclinée par la CCG, est à soulever: l'accompagnement prioritaire destiné aux entreprises exportatrices. Les deux organismes s'accordent donc à soutenir ce type d'entreprises à forte valeur ajoutée pour l'économie nationale. La CCG mettra désormais à disposition de cette catégorie d'entreprises une ligne de cofinancement entre les banques et la CCG, qui intervient via un prêt participatif à taux préférentiel et un produit de garantie des crédits d'exploitation et de cautionnement des marchés à l'exportation. Dans cette lignée, Hicham Zanati Serghini détaille la nouvelle offre produit de la CCG, annonçant «la mise en place de nouveaux produits spécifiques pour le soutien des entreprises exportatrices. Ils s'ajoutent aux nouveautés prévues dans le cadre de la stratégie 2013-2016 concernant principalement l'intégration de la garantie du crédit-bail et de la transmission, le renforcement du soutien à la création d'entreprise par la garantie des prêts d'honneur accordés par certaines associations d'accompagnement de TPE, et la création d'un fonds de capital-risque dédié à la création et à l'amorçage des startup innovantes». Du côté des établissements bancaires, la mobilisation est loin d'être garantie, au regard des témoignages des chefs d'entreprises qui doutent fort d'un changement d'attitude de leurs banquiers qui ont pour mot d'ordre de garantir un maximum de profit. Intérêts divergents pour le secteur bancaire «Le profit». Voilà ce qui fédère le secteur privé, qui a «naturellement» besoin de s'assurer une marge de bénéfice. Le secteur bancaire ne déroge pas à la règle. Nul besoin de rappeler que les banques traversent actuellement une conjoncture difficile, avec une activité minée par un manque de liquidité. La nécessité de diversifier les activités se fait de plus en plus sentir, et se traduit ces dernières années par la floraison de nouveaux produits bancaires destinés aux PME. Ils ne consistent pas en des prêts, mais en des services proposés aux petites et moyennes entreprises afin de gérer leur capital et leur mode de gestion financière. Le «Pack PME» devient un des produits fétiches des banques de la place qui misent, contrairement aux prêts, sur une communication massive proposant tout un arsenal de produits. Cartes bancaires PME, coffrets de services divers, tout est bon pour assurer le développement de nouvelles niches d'activité à fort potentiel, au risque de s'éloigner de la fonction première d'une banque vis-à-vis des PME, à savoir le «financement». Cette attitude des établissements bancaires vient clairement souligner une mutation du type de services proposés aux entreprises. Prêter ne rapporterait plus vraiment, si tant est que les banques puissent le faire. Voilà de quoi inquiéter la mobilisation générale des principaux acteurs qui misent tous sur une seule chose: motiver les banques pour que ces dernières octroient davantage de crédits aux TPME. Le pari est donc loin d'être gagné.