À quelques jours du démarrage de la COP22, l'Agence a bouclé la première émission verte du Maroc et de l'Afrique pour un montant de 1,15 MMDH. C'est une grande annonce, et non des moindres, que l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen) a faite, vendredi 4 novembre à Casablanca, à la veille de la COP22. L'Agence a en effet bouclé la première émission verte du Maroc et de l'Afrique pour un montant de 1,15 MMDH, a fièrement déclaré Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen. «Il s'agit de trois stations photovoltaïques à Ouarzazate, à Laâyoune et à Boujdour pour une capacité globale de 170 megawatts», a indiqué Bakkoury qui s'exprimait à l'occasion de l'ouverture des travaux de la conférence internationale «Climate Finance Day» (CFD), initiée par Casablanca Finance City (CFC) sous le Haut patronage royal. Cette opération devrait permettre à Masen d'assurer le financement des projets de Noor Laayoune et Noor Boujdour et l'apport en fonds propres de Masen, à travers sa filiale Masen Capital, dans les trois projets du programme NOOR PV I, qui seront développés à Laayoune, Boujdour et Ouarzazate. Ainsi, après la réalisation des centrales solaires Noor, le Maroc est désormais dans une nouvelle phase avec de nouveaux projets, a souligné Bakkoury, ajoutant que cette nouvelle émission a été certifiée par l'organisme Climate bond initiative (CBI), une initiative internationale de labellisation des émissions verte. La mise en service de ces trois stations photovoltaïques est prévue début 2018, a fait savoir le président de directoire de Masen. Cette émission s'assigne pour finalité de poursuivre le développement des projets renouvelables à travers le royaume et atteindre l'objectif d'une capacité de 52% du mix électrique d'origine renouvelable à l'horizon 2030, selon Masen qui relève que cette levée de fonds a été réalisée par le biais d'un placement privé suite à l'autorisation par l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), souscrit auprès des investisseurs, Al Barid Bank, Attijariwafa bank, la Caisse marocaine des retraites et la Société centrale de réassurance. Ce premier Green Bond marocain bénéficie de la garantie de l'Etat, permettant ainsi à l'Agence d'assurer un coût de financement optimisé avec une prime de risque de 10 points de base, précise Masen. L'Agence a été accompagné par le groupe Attijariwafa bank (Attijari Finances Corp et Salle des Marchés AWB) pour le conseil et le placement de ce premier Green Bond. Notons que d'autres opérateurs devraient emboîter à Masen pour des émissions du genre, c'est le cas notamment de BMCE Bank of Africa et de la BCP. Dans le même sillage, l'AMMC présentera le 8 novembre un guide sur les Green bonds, en marge de la COP22. QU'est ce que les «green bonds» ? Les « green bonds » ou obligations vertes ont le vent en poupe. Il s'agit d'obligations dont les montants sont affectés à des programmes écologiques visant soit l'atténuation du réchauffement climatique, soit l'adaptation des populations ou des zones géographiques aux nouvelles donnes climatiques ou encore l'économie des ressources et la favorisation de la biodiversité. Les Green Bonds sont des titres à revenu fixe dont les capitaux levés servent à financer des projets environnementaux ou liés au climat. En plus d'analyser les critères standard des obligations (comme la maturité, le coupon, le prix, la qualité de crédit de l'émetteur), les investisseurs évaluent la finalité environnementale des projets que ces titres ont l'intention de financer. A titre d'exemple, ces fonds permettent de réhabiliter des centrales nucléaires ou de favoriser les énergies renouvelables ou encore de protéger les populations contre certains phénomènes écologiques irréversibles comme la déforestation ou les inondations. Trois univers sont privilégiés: la réduction carbone, l'efficacité énergétique et la préservation de l'environnement.