La satisfaction des besoins du privé passe par la mise en place d'une nouvelle gouvernance pour les 5 années à venir. L'amélioration du taux d'insertion des lauréats de l'enseignement supérieur reste quant à lui conditionné par les résultats des politiques de contractualisation avec les branches professionnelles. La vision gouvernementale relative à la formation supérieure et à la formation professionnelle réalise un bilan d'étape un an après le démarrage du projet de la réforme 2015-2030. Un rapport détaillé a été remis aux deux chambres du Parlement, accompagnant le PLF 2017. Il liste les mesures destinées à renverser la tendance et assurer un meilleur taux d'insertion. La performance jugée bonne du secteur de la formation professionnelle (FP) a poussé le gouvernement sortant à présager un élan remarquable sur la période 2016-2017, avec plusieurs acquis cités, notamment «la diversité des opérateurs de formation et le développement du dispositif de l'offre». Le rapport, déposé au Parlement, démontre la montée en puissance de la formation alternée et qui est dispensée au moins à 50% de sa durée au sein de l'entreprise. Le diagnostic réalisé indique que la formation alternée a porté sur 92 filières qui ont vu la participation de plus de 79.000 stagiaires, au moment où la formation par apprentissage a touché en 2015/2016 plus de 31.000 jeunes. Le dispositif de la formation professionnelle compte actuellement 539 établissements publics et 1.382 instituts privés, encadrés par plus de 19.000 formateurs. La politique de contractualisation avec les branches professionnelles laisse dégager cinq branches qui forment l'ossature des programmes. Il s'agit de l'aéronautique, l'automobile, le textile, les énergies renouvelables et la logistique. Le rapport mentionne essentiellement «la mise en place d'une gouvernance rénovée et de mécanismes permettant l'amélioration continue de la qualité et de l'adéquation de l'offre avec les besoins du marché du travail», selon le rapport annexe du PLF 2017 qui fixe un taux d'insertion de l'ordre de 75% pour les 5 prochaines années. Pour sa part, l'accroissement annuel très fort des étudiants de l'enseignement supérieur pose un sérieux défi devant la vision de la réforme éducative et sa corrélation avec la formation professionnelle. Les données du département de tutelle indiquent qu'entre l'année universitaire 2000/2001 et 2015/2016, le nombre des étudiants est passé de 311.000 à plus de 820.000, soit un taux d'accroissement annuel de 6,7%. À noter que le 2e programme de coopération (Compact II), conclu avec MCA et qui a prévu un budget de 220 millions de dollars, est également cité comme un principal canal d'amélioration de l'employabilité des lauréats au sein du secteur privé. Le bilan des programmes d'emplois des diplômés Les données communiquées aux membres des deux chambres conduisent à des conclusions divergentes sur l'apport des 4 programmes : Idmaj, Taehil, Auto-emploi et Tahfiz. Le suivi assuré jusqu'au dernier trimestre de 2016 montre que depuis le lancement du programme Idmaj en 2006, le taux de réalisation global a atteint plus de 104%, et a permis, jusqu'à fin 2015, l'insertion de 532.000 jeunes diplômés et surtout un taux d'accroissement annuel moyen de l'ordre de 8,8%. Au titre des 5 premiers mois de 2016, ce programme a permis l'insertion de plus de 30.000 jeunes, sur 47% de l'objectif des réalisations assignées pour cette année. «Le recours à ce programme est particulièrement orienté vers les services et l'industrie», d'après les commentaires du gouvernement, qui ajoute aussi que «le rythme d'évolution du nombre des bénéficiaires du programme entre 2011 et 2013 a baissé, vu que cette période a été marquée par un une conjoncture défavorable», selon l'argumentaire présenté aux parlementaires. L'autre pilier de l'insertion des jeunes diplômés, formés par le programme Tahfiz a initié prés de 632 protocoles de bénéfice, qui sont instruits par les employeurs à partir du portail de l'ANAPEC, et ce, jusqu'à fin, avril 2016, dont 450 protocoles ont été déposés et validés au niveau du même organisme. Le programme se base en effet sur des mesures incitatives au profit des entreprises créées durant la période qui s'étale jusqu'au 31 décembre 2019 ainsi que pour les associations qui embauchent les demandeurs d'emploi via des CDI. Pour sa part, la formation d'appui aux secteurs émergents a bénéficié davantage aux femmes et aux diplômés de niveau supérieur, notamment dans les secteurs de l'enseignement privé et des centres d'appel. À rappeler que la formation continue et la réduction de l'incohérence des programmes de formation avec les demandes des employeurs forment le noyau des actions programmées en 2017. Enfin le dilemme imposé par le souci de maintenir les étudiants le plus longtemps possible dans leur parcours de formation, en tant que gage de la qualité de l'enseignement, reste présent durant l'année 2017, et cela, en application des recommandations émises par les représentants des opérateurs.