Toutes les musiques semblent avoir leur place à Essaouira, notamment la musique électronique ! C'est ce qu'a prouvé le Moga Festival ce weekend du 14 au 16 octobre, où les meilleurs DJ du monde se sont donnés rendez-vous. Coulisses. Du bon son, des mélomanes, des passionnés et surtout une belle combinaison entre une ville qui aime la musique et une communauté bienveillante. Malgré un début un peu mou, le Moga Festival a réussi son pari: celui de faire de Mogador une destination électronique. Après Atlas Electronique et l'Oasis Festival à Marrakech, on constate que les DJ du monde entier n'ont aucun mal à inscrire le Maroc sur leur agenda de tournées. Âme, dOP, Kode9, Mind Against ou encore Magda ont fait le bonheur des festivaliers venus nombreux de plusieurs pays! Inspiré des grands festivals internationaux comme le BPM au Mexique, le Sonar à Barcelone ou, le plus renommé de tous, l'Amsterdam Dande Event, le MOGA Festival propose une formule inédite sur le continent africain: avec ses 3 différentes scènes, le nouvel événement a ravi les habitués des festivals du genre tout en conquérant un nouveau public plus novice. MOGA est un festival international regroupant les passionnés de cultures électroniques, les digital natives et sûrement les fans de Game Of Thrones, le tout. Une ambiance délirante, fait d'un public connaisseur et respectueux, a marqué le weekend, entre le Sofitel qui abritait les pool parties et le site de Takniwine, où tout se déroulait entre 19h et 4h du matin. Le Britannique Lee Burrigde a d'ailleurs fait un passage très remarqué lors de la Pool Party où il a offert un set imprégné par la magie du coucher du soleil d'Essaouira. L'un des moments forts de cette édition est sûrement le passage de Frank Wiedemann, l'un des deux DJ du duo Ame. Le musicien allemand a livré une prestation digne des soirées berlinoises, mélangeant subtilement des sonorités agréablement dérangeantes à la fusion Gnaoua/musique électronique en ouverture de soirée pour planter le décor du festival. Et comme les journées se suivaient et ne se ressemblaient pas, chaque jour était ponctué d'un événement comme les masterclasses où l'on a tenté de répondre, avec Abel Damoussi, aux questions suivantes: «La «modernisation» de la production musicale: quelles retombées pour la musique en général et la musique marocaine en particulier ?» ou encore «L'approche de la coproduction artistique à travers la fusion des musiques traditionnelles avec les musiques électroniques». Une première édition encourageante, qui gagnerait à corriger les petits soucis d'organisation et à éviter de faire passer des DJ marocains de talents reconnus en premier, quand le public n'est pas encore au rendez-vous, sous prétexte qu'ils sont «nationaux». À l'année prochaine !