Du côté de la Marina de Rabat, un quai prête ses murs et son espace à de jeunes créateurs. Le «Quai des créateurs» a ouvert le bal ce 13 octobre afin de permettre à la créativité de jeunes de talent de s'exprimer et d'avoir un maximum de visibilité, gratuitement. Coulisses. Des quais qui mettent l'art en lumière, quelle belle idée ! Promouvoir le talent des créateurs en leur donnant de la visibilité, le tout gratuitement : c'est ce que propose le «Quai des créateurs» au cœur de la Marina de Rabat. En effet, la Marina met à la disposition d'artistes des box où exposer leur art pendant 3 mois. C'est Eagle Hills Morocco, société privée d'investissement et de développement immobilier, qui inaugure la première édition de cet événement inédit, qui transformera la ballade du Bouregreg au cœur du projet de la Marina Morocco en véritable passerelle artistique où se mêleront galeries d'art et concept-stores de mode et de décoration. Près de vingt enseignes marocaines s'installeront ainsi du 8 octobre au 31 décembre dans une dizaine de pop-up stores, entièrement mis à leur disposition par Eagle Hills Morocco pour l'occasion, avec un lancement officiel lors d'une soirée d'inauguration ce jeudi 13 octobre. Les box de la création Comme un petit air new-yorkais, trendy, où l'on se balade sur des quais à la découverte de créations uniques et authentiques, Rabat-Salé s'est transformé le temps d'un trimestre pour donner libre cours à la créativité. L'idée est d'aménager cet espace et de le dédier à la création marocaine, pour la soutenir, l'encourager. Des enseignes connues ou moins connues, de la photo à l'accessoire en passant par la décoration ou le vêtement, une belle poignée d'artistes marocains se voient offrir gratuitement des box où exposer leur art, qu'ils peuvent aménager comme bon leur semble. Les premières enseignes ont commencé à exposer le 4 octobre dans le cadre du soft opening. Les visiteurs peuvent déjà découvrir leurs concept-stores et galeries du mardi au vendredi de 10h30 à 19h30, et de 10h à 20h le week-end. Les habitants de Rabat-Salé auront ainsi l'opportunité de découvrir ou redécouvrir à loisir, le temps d'une promenade sur les rives du Bouregreg, les créations et produits de grands noms de la scène marocaine tels que Karim Tassi, Sophia Chraïbi Giorgi, tout en se délectant de la fraîcheur de jeunes talents émergents à l'instar de Chaakouka by Ghizlaine El Braimi, Ramadi ou encore Lalla de Moulati pour ne citer que ceux-ci. Cette opération, première du genre au Maroc, s'inscrit parfaitement dans la philosophie de la Marina Morocco, véritable destination prônant un nouvel art de vivre à la marocaine. Projet immobilier et touristique intégré, la Marina Morocco propose en effet un cadre de vie unique et contemporain grâce à l'exceptionnel écrin qui l'abrite entre terre et mer, permettant tour à tour des vues imprenables sur la Kasbah des Oudayas, la tour Hassan, la vallée du Bouregreg ou encore l'Océan Atlantique. À travers cette première édition du «Quai des créateurs», la Marina Morocco confirme son rôle d'acteur engagé, œuvrant à la promotion et au dynamisme de Rabat-Salé. C'est une vraie opportunité offerte aux créateurs artistes marocains, un espace d'échange culturel et artistique entre habitants de Rabat et les artistes. Spotlight sur une nouvelle scène artistique marocaine Underground mais à la fois chic et sophistiqué, la Marina a des allures de musée à ciel ouvert qui donne l'occasion à de jeunes artistes de continuer dans leur démarche artistique et leur originalité. C'est ainsi que des artistes et des marques comme Ghita Lahrichi, Maison d'Asa, Nuances de gris, Expressions Lumières, Rajae Errais, Leila Billon, Kamal Sebti, Tarik Semmar, Ghizlane El Braimi, Sophia Chraïbi Giorgi, Soukaina Hachem, Jamil Bennani ou encore Karim Tassi verront leurs œuvres exposées. Un vent de créativité souffle sur la Marina...«C'est une très belle opportunité donnée aux artistes pour s'exprimer à la fois individuellement mais ensemble. On aimerait bien créer une dynamique de groupes avec des nocturnes, des évènements en commun. L'idée, c'est de créer quelque chose ensemble aussi», confie Karim Tassi qui a bénéficié d'un espace pour exposer ses vêtements à la fois rock beldi, toujours à la frontière du masculin-féminin, moderne-traditionnel, où il n'hésite pas à explorer les limites du réel. Jeune créateur dont la marque existe depuis 1999, Karim Tassi est originaire de Casablanca, où il est diplômé de l'Institut international de stylisme et de modélisme de sa ville natale. En 1989, il vient à Paris compléter sa formation à l'Ecole de la Chambre syndicale de la couture et parallèlement à des missions de stylisme free lance pour le compte d'industriels du prêt-à-porter, il réalise ses premières créations sur mesure pour une clientèle privée. Son style joue sur la mixité et la richesse des contrastes ; le métissage des cultures est sa principale source d'inspiration. Les tenues traditionnelles d'horizons divers sont interprétées à la lumière des tendances urbaines et européennes. Ainsi, dans ses collections, le lin, la laine et la soie côtoient des tissus techniques, enductions, jeux de pressions et détails contemporains. Dans un autre univers, mais tout aussi imprégné de folie et de culture marocaine, la très citadine Ghizlane El Braimi que tout le monde connaît, surnommée «Cha3kouka» présente son univers pop vintage à la sauce marocaine !«Mon inspiration, c'est la vie quotidienne citadine, notre mode de vie actuel, et tous les objets et les éléments qui m'entourent au quotidien, mes voyages aussi en dehors du Maroc», explique l'artiste qui a donné naissance à sa marque à un moment où elle travaillait en tant que décoratrice d'intérieur, sa formation initiale, et où elle se rend compte qu'elle a besoin de s'exprimer autrement. Sa marque est une sorte de réponse à l'hyperconsumérisme et au harcèlement masculin subit, une sorte de révolte en couleur, afin d'armer toute femme d'accessoires forts et assumés. Après avoir exposé à Milan, elle est fière de se retrouver au Quai des créateurs, au milieu d'artistes marocains qu'elle estime «talentueux et dont elle respecte énormément le travail». Un travail pointilleux, tel que celui de Sophia Chraïbi Giorgi par exemple, designer qui fabrique des meubles intelligents ! «La réalité de la déforestation mondiale croissante, l'absence de forêt raisonnée au Maroc et la conscience de l'impact écologique des projets réalisés en tant que designer ont imposé la démarche écologique qui englobe le concept de design pragmatique SCG. Le principe de modularité répond à l'évolution des modes de vie : mobilité, désir de singularité et prise de conscience écologique collective. Les structures des meubles sont composées de modules qui s'emboîtent par embrèvement sans l'usage de quincaillerie», explique Sophia Chraïbi Giorgi qui n'hésite pas à puiser dans les techniques ancestrales marocaines comme la technique du tissage sabra aux coloris uniques et la réalisation sur mesure. «Le design pragmatique SCG allie nouvelles technologies et mise en valeur de l'artisanat traditionnel pour la réalisation d'un ensemble de mobiliers épurés». C'est ainsi qu'au gré d'une ballade au quai des créateurs, on s'émerveille, on découvre, on se questionne, on apprend...parce que l'art nourrit l'âme, cette initiative est à saluer et n'est que trop peu suffisante à elle seule. Que l'aventure commence !