Au Sénégal, le volume des transferts d'argent est estimé à 1.652 millions de dollars (961,464 milliards de FCfa) en 2013. C'est là la principale conclusion des résultats d'une étude intitulée «Migration, transfert d'argent, marché du travail et capital humain au Sénégal» menée par un groupe de chercheurs de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, sous la direction d'Ameth Saloum Ndiaye. En relevant que le niveau de migration au Sénégal correspond à un volume de transferts d'argent estimé à 1.652 millions de dollars en 2013, représentant approximativement 11,2% du PIB, une étude des chercheurs sénégalais de la Faculté de sciences économiques et de gestion (FASEG) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) classe le Sénégal troisième pays d'Afrique subsaharienne sur la liste de ceux recevant les transferts d'argent les plus élevés. L'étude a relevé une baisse significative de l'utilisation des voies informelles pour ces transferts. Ameth Saloum Ndiaye, maître de conférences à la FASEG, a souligné l'importance de la formalisation des voies de transferts d'argent pour que l'économie puisse convenablement en tirer profit. Une politique d'investissements À la lumière des défis et des opportunités de la migration et des transferts de fonds, les auteurs de l'étude conduite par Ameth Saloum Ndiaye ont recommandé l'élaboration de politiques favorisant l'allocation de ces fonds à des investissements plus productifs et à la création d'opportunités économiques. Relevant que l'entrepreneuriat serait une alternative pour une utilisation féconde des fonds utilisés, l'équipe de recherche a toutefois mentionné que l'absence de politique migratoire nationale au Sénégal constitue un frein au potentiel de la migration en faveur du développement des investissements et de l'entrepreneuriat du pays. Constatant que les ménages sont moins enclins à participer au marché du travail en raison des transferts d'argent qu'ils reçoivent, l'étude invite les autorités à créer des opportunités économiques pour les ménages des migrants. «L'entrepreneuriat doit être favorisé. Les auteurs recommandent non seulement l'adoption d'une politique migratoire nationale, mais aussi la formalisation des voies de transfert d'argent par les migrants vers le Sénégal», souligne Ameth Saloum Ndiaye. «Les résultats montrent que plus le montant des transferts reçus augmente, plus la motivation des ménages diminue», estiment les chercheurs. Intitulée «Migration, transfert d'argent, marché du travail et capital humain au Sénégal», cette étude a été réalisée, rappelons-le, par la Direction du développement du capital humain (DDCH) du ministère de l'Economie, des finances et du plan. Elle a porté sur un échantillon de 1.953 ménages.