Le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Roberto Azevêdo, estime que les accords de Nairobi signés récemment doivent impulser un nouvel élan à la croissance et au développement des pays les moins avancés (PMA). En visite au Sénégal, il a animé une conférence publique à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Roberto Azevêdo, a effectué une visite de travail au Sénégal au cours de laquelle il a animé une conférence publique. L'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), abritant une Chaire de l'OMC, a servi de cadre pour échanger sur le thème : «l'Afrique dans le système commercial multilatéral : défis et perspectives». S'exprimant sur les accords signés lors de la 10e conférence ministérielle de Nairobi, notamment sur l'agriculture, la suppression des subventions à l'exportation, Roberto Azevêdo a soutenu que «les mesures prises amélioreront l'environnement commercial mondial et réduiront le potentiel de disproportion des échanges mondiaux. Nairobi a abouti à des succès réels qui donnent un élan à la croissance et au développement des pays en développement». Production vivrière Pour ce qui est de l'agriculture, il annonce qu'en ce qui concerne l'exportation, l'OMC permettra «d'éliminer les subventions à l'exportation des produits agricoles. Cette mesure va rétablir les conditions plus équitables sur le marché agricole au profit des pays en développement». D'où l'importance, selon le directeur général, de la mesure de l'OMC mettant en place un mécanisme de sauvegarde spécial pour faire face aux poussées des importations des produits alimentaires qui peuvent porter préjudice à la production vivrière nationale. «Nous avons aussi décidé de limiter les effets de distorsion du commerce similaire liés aux crédits à l'exportation des entreprises commerciales d'Etat et des programmes d'aide alimentaire», a-t-il estimé. Coopérer à tous les niveaux Rappelant que les mesures prises à Nairobi soutiennent l'intégration des pays les moins avancés (PMA) dans l'économie mondiale, Roberto Azevêdo est revenu sur l'urgence de protéger les producteurs vulnérables en mettant fin aux subventions en faveur des exportations du coton. Pour lui, «ces décisions offriront aux pays en développement des possibilités supplémentaires pour leurs marchandises et services vers les pays développés et en développement. «L'intégration au niveau régional peut être très importante pour promouvoir les échanges, mais une coopération mondiale dans le domaine du commerce reste essentielle. Nous devons coopérer à tous les niveaux pour fonctionner», insiste Roberto Azevêdo devant le ministre sénégalais du Commerce, Alioune Sarr. 1.000 milliards Partant de l'Accord sur la facilitation des échanges avec une rationalisation des procédures à la frontière, Roberto Azevêdo a estimé que «la mise en œuvre peut se traduire par une croissance des échanges mondiaux, équivalent à 1.000 milliards de dollars par an». «Les 3/4 des valeurs iront aux économies des pays en développement. L'accord de facilitation des échanges aidera les PMA à accroître le nombre de nouveaux de produits exportés dans une proportion pouvant aller jusqu'à 35%», estime-t-il. Non sans relever que «la pleine mise en œuvre de l'accord pourrait permettre de réduire le coût du commerce de 14,5% en moyenne». Roberto Azevêdo Directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) L'intégration au niveau régional peut être très importante pour promouvoir les échanges, mais une coopération mondiale dans le domaine du commerce reste essentielle. Nous devons coopérer à tous les niveaux pour fonctionner. Alioune Sarr Ministre du Commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des produits locaux et des Pme L'Afrique apprécie très positivement les résultats que nous avons obtenus à Nairobi. La plupart des pays sont caractérisés par le fait que le principal moteur de leur croissance économique est l'agriculture. Aly Mbaye Titulaire de la chaire OMC-UCAD Les entreprises qui exportent et qui se frottent à l'expérience internationale vont être plus efficaces. Pour tirer profit de tout cela, il y a des réformes à faire comme la maîtrise du coût de l'énergie et de la main-d'œuvre, la maîtrise du coût des facteurs non échangeables et bien sûr la stabilisation de nos cadres réglementaires.