Le Parti pour le progrès et le socialisme (PPS) a dévoilé, mercredi à Rabat, les grands axes de son programme électoral. Le PPS assume sa participation au gouvernement sortant et s'engage à poursuivre la mise en œuvre des efforts visant à permettre au Maroc de relever les défis socioéconomiques de l'heure. La plateforme électorale du parti a été déclinée à travers un engagement structuré en cinq axes et plusieurs mesures qui tendent plus à renforcer l'identité socialiste du parti. Après avoir dernièrement cristallisé l'actualité politique, il y a quelques jours, la direction du PPS a été de nouveau face à la presse, mercredi dernier à Rabat, pour dévoiler les grands axes de son programme électoral en prélude aux élections législatives du 7 octobre. C'est le SG du parti, Nabil Benabdellah, qui a officié comme maître de cérémonie pour la circonstance en détaillant les ambitions du parti du livre pour ces élections et en revenant sur plusieurs questions d'actualités lors de la conférence de presse qui a suivi. En matière de programme électoral, le parti a souligné qu'il va se présenter face aux électrices et électeurs avec des propositions clairement élaborées sur la base de certains principes conducteurs auxquels il entend apporter sa contribution. Il s'agit, entre autres, du «renforcement de la justice sociale à travers un développement inclusif mettant l'homme au cœur des politiques publiques et conciliant efficacité économique et justice sociale ou la mise en place d'une gouvernance démocratique basée sur la redevabilité et en donnant à la responsabilité un sens citoyen». Le PPS entend également œuvrer pour «le respect de l'Etat de droit et la promotion des droits et libertés. Des ambitions que le parti conforte avec une touche socialiste dont la mesure phare est de travailler à la mise en place d'un revenu minimum d'insertion et de dignité d'une moyenne de 1.000 DH/mois tout en s'appuyant sur des systèmes comme le RAMED, l'INDH, le programme Tayssir ou l'opération 1 million de cartables. De nouveaux engagements dans la continuité De manière générale, le programme électoral du PPS s'est inscrit dans la droite ligne des formations ayant un bilan à défendre pour leur participation au gouvernement sortant. En somme, le parti entend inscrire ses actions dans la poursuite des différentes stratégies déjà en cours de mise en œuvre que le parti entend certes renfoncer en énonçant quelques nouvelles mesures. C'est le cas pour ce qui est des différentes stratégies sectorielles, lesquelles ont permis d'atteindre des résultats probants selon le PPS, qui met en exergue les initiatives royales, mais le parti n'a pas manqué de mettre l'accent sur le développement social comme pour rappeler son identité socialiste. Parmi les engagements nouveaux que propose le parti du livre, se trouvent celle de porter par exemple le budget de la santé à 8% du budget général puis à 10% à l'horizon 2020, de 0,5 à 1% celui de la culture, la mise sur le marché du logement d'un nouveau produit incluant les conditions du dispositif du logement social avec un prix standard de 250.000 DH ainsi que d'aligner progressivement le SMAG sur le SMIG. Le PPS s'engage également à parachever la réforme du système de compensation tout en maintenant le soutien des prix pour le gaz butane. En matière économique, le parti s'engage à «tout faire pour réaliser une croissance forte et durable de 6% à l'horizon 2020» en misant sur le renforcement de la stratégie industrielle et l'amélioration du climat des affaires. Pour le cas des PME et TPE, la vision du PPS est axée autour d'une stratégie basée entre autres sur la décomposition des marchés publics en lots séparés afin de permettre aux PME de soumissionner. Le parti du livre a également inscrit l'emploi au cœur de son programme avec un objectif de «réduire le chômage de 2 points à l'horizon 2020 et de tendre progressivement vers une situation de plein emploi». La réforme fiscale sera aussi poursuivie avec comme ambition de consacrer le principe de solidarité des plus aisés avec ceux qui le sont moins et ceci à travers la révision du barème de l'IR pour alléger la charge fiscale sur les faibles et moyens revenus tout en instaurant une nouvelle tranche, dite de solidarité, sur les très hauts revenus, l'instauration d'un taux de TVA majoré sur les produits dits de luxe ainsi que l'institution d'une imposition des successions supérieures à un certain seuil. La réforme de la TVA que propose le PPS visera à la rendre plus neutre tout en faisant d'elle un outil de solidarité en réduisant notamment le nombre de taux à quatre : 0%, 10%, 20% et 30%. Les mesures envisagées par le PPS en matière de réforme fiscale «peuvent générer des ressources supplémentaires estimées de 15 à 20 milliards de dirhams», selon les estimations du parti. Un bilan à défendre Le parti du livre n'a pas manqué de s'appuyer sur sa participation à la majorité gouvernementale sortante, pour étayer ses promesses électorales. «Le gouvernement sortant aura l'obligation de présenter devant les électeurs son bilan et le PPS qui fait partie de la majorité défendra le bilan du gouvernement en général et les portefeuilles dont il avait la charge en particulier», souligne-t-on au niveau de la formation du livre. Sur ce point, d'ailleurs, le parti a estimé que «globalement, le gouvernement a tenu ses promesses en dépit des contraintes majeures qu'il a affrontées». Du reste, le PPS entend s'appuyer sur les résultats enregistrés durant le mandat qui s'estompe notamment au niveau des départements ministériels gérés par des militants de son parti. «Les réalisations sont palpables, observables et mesurables tant qu'il s'agit de domaines sociaux liés à la vie quotidienne des citoyennes et citoyens», se réjouit le parti citant entre autres la baisse des prix des médicaments les plus coûteux, l'extension de la couverture médicale et sociale aux nouvelles couches de la société, l'instauration d'une indemnité pour perte d'emploi, la réduction conséquente du déficit en matière de logements et de lutte contre l'habitat insalubre. Si les chiffres officiels permettront au parti d'illustrer ce «bilan satisfaisant», d'autres aspects dont se targue le PPS peuvent soulever plusieurs interprétations. «C'est le cas en matière de développement de la culture de proximité, de mobilisation de l'eau dans de régions souffrant gravement du déficit hydrique», des domaines où le parti affirme que «le bilan est palpable et visible pour tout un chacun». Il en est de même lorsque le PPS affirme que «la sensibilité sociale du parti, découlant de son référentiel progressiste et de son identité socialiste, est présente dans l'action gouvernementale». Tags: Elections PPS Nabil Benabdellah défis socioéconomiques politiques publiques promotion des droits et libertés Maroc