Une récente étude menée par Afrikstart, plateforme de crowdfunding spécialisée dans le financement, la formation et l'encadrement des entrepreneurs africains, fait la radioscopie du crowdfunding sur le continent en 2015. Le Maroc a du retard. Le Maroc a encore du chemin à faire avant de voir le crowdunding prendre son élan. C'est ce qui ressort de la dernière étude menée par Afrikstart, plateforme de crowdfunding spécialisée dans le financement, la formation et l'encadrement des entrepreneurs africains. Sur le continent, le pays affiche une très timide percée de ce mode de financement généralement privilégié par les startups et les PME avec seulement 4 plateformes. Intitulée «Crowdfunding in Africa», l'étude récemment menée constate que les projets de crowdfunding en Afrique ont levé 125,9 millions $ en 2015 auprès des plateformes de crowdfunding basées sur le continent et à l'étranger. Au total, les 57 plateformes de crowdfunding que compte à présent le continent africain ont levé collectivement 32,3 millions $ en 2015. Les fonds collectés par ces plateformes basées en Afrique ont principalement servi à assurer le financement des startups et des PME pour un montant de 17,7 millions $ et les projets immobiliers pour 13,6 millions $. S'agissant des plateformes de crowdfunding basées à l'étranger, ces dernières ont contribué à hauteur de 94,6 millions $ à financer des projets sur le continent, notamment au Kenya, principal destinataire de ces fonds, avec 21,7 millions $ collectés, au Rwanda et en Ouganda avec respectivement 8,7 millions $ et 8,4 millions $ en 2015. L'Afrique du Sud arrive en quatrième position avec 8 millions $, suivie de la Tanzanie avec 5,6 millions $. Le social principal bénéficiaire Les entreprises à caractère ou impact social restent les principales bénéficiaires des financements via le crowfunding. C'est ce que confirme l'étude menée par Afrikstart. Les projets qui visent à aider les enfants rencontrent le plus de succès auprès des plateformes mobilisant plus de 14 millions $ recueillis sur le continent. Autre secteur privilégié, l'éducation, puisque les projets éducatifs ont mobilisé plus de 13,5 millions $ suivis par les projets visant à soutenir l'autonomisation des femmes et des filles avec 10,8 millions collectés. Dans ce même ordre d'idées, les projets liés à la santé arrivent en quatrième position avec plus de 9,6 millions $ de dons enregistrés en 2015. En termes de répartition par pays, il est à noter que le Maroc semble loin de se tailler la part du lion puisqu'il ne compte comme indiqué plus haut que 4 plateformes au total, contre 21 pour l'Afrique du Sud, 9 pour le Nigéria et 5 pour l'Egypte. En termes de répartition, l'Afrique du Sud compte à elle seule 21 plateformes de crowdfunding, suivie du Nigeria avec 9 plateformes. Viennent ensuite le Kenya, l'Ouganda, le Zimbabwe, la Tunisie, l'Algérie, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo qui comptent, quant à eux, chacun 2 plateformes de crowdfunding. ... et les dons en tête S'agissant de la spécialisation des plateformes de crowdfunding, 21 d'entre elles restent principalement orientées «dons» sous forme de «Donation-based platforms», soit 37% des plateformes actives sur le continent. Ce modèle de financement est suivi de près par les plateformes de financement avec prise de participation, connues sous l'appellation «Equity based platforms» qui sont au nombre de 19. Viennent ensuite les plateformes de financement avec contrepartie en nature, les «Reward-based crowdfunding» qui sont 13 à opérer sur le continent, soit 23% des plateformes actives. Enfin, ces modes de financements sont suivis des prêts participatifs «peer-to-peer lending platforms» qui sont uniquement deux à opérer sur le continent sans oublier 2 plateformes hybrides également actives. Dans un bilan d'activité global, plus de 4.939 campagnes de crowdfunding ont été lancées par les plateformes basées en Afrique en 2015 et en moyenne 67% des projets lancés à partir de ces plateformes ont globalement accédé à des financements. Il est à noter qu'aujourd'hui le crowdfunding est un des modes de financement qui se développe le plus auprès des startups et PME. Au Maroc, la percée reste encore timide bien que la problématique du financement de cette catégorie d'entreprises se pose encore avec acuité.