Des artistes talentueux poussés au dépassement par un public qui écoute religieusement leur musique envoûtante. C'est ce que promet la 8e édition du festival des Andalousies atlantiques, programmée du 27 au 30 octobre, à Essaouira. La cité des vents s'apprête donc à accueillir cette manifestation musicale exceptionnelle, qui est devenue au fil des ans le rendez-vous incontournable des mélomanes. «Cette année encore, toujours dans cet esprit du partage et de la découverte sans cesse renouvelée, à la lueur étincelante de la flamme de nos histoires communes, et plus précieuse que jamais, Essaouira nous convie à ce festival», explique la directrice artistique de l'événement, Françoise Atlan. Initiées par l'Association Essaouira Mogador, les Andalousies atlantiques reçoivent, comme à l'accoutumée, des artistes d'ici et d'ailleurs, plébiscités par les mélomanes. La soirée d'ouverture, prévue le jeudi 27 octobre à Bab Menzeh, sera animée par l'Orchestre des jeunes talents de la ville de Fès. Elèves du grand maître Abdelkrim Raiss et de son disciple Mohamed Briouel, ces jeunes livreront sans aucun doute, un spectacle haut en couleurs. Leur participation à cet événement confirme en effet la volonté des organisateurs de s'ouvrir sur les artistes en herbe. D'ailleurs, Atlan avait bien confirmé que le festival est «résolument tourné vers l'avenir». Jeudi toujours, l'artiste Maxime Karoutchi fera revivre le riche répertoire judéo-marocain. Grâce à sa voix gracieuse, Maxime qui se produit souvent au Maroc et à l'étranger a redoré le blason de ce style musical, partie intégrante de la chanson dans notre pays. Un autre hommage sera rendu à ce répertoire par l'artiste Laila Lamrini qui se produira vendredi dans l'après-midi. Il faut dire que la journée du vendredi sera riche en activités artistiques. En effet, le spectacle de Lamrini sera suivi par un concert inédit regroupant Naïma Dziria et Maurice Medioni. «La grande dame du hawzi d'Alger, invitera le pianiste Maurice Medioni, pour un moment inoubliable à la fois intime et festif, dans la plus pure tradition du répertoire populaire de l'Alger des années 1940», souligne la directrice artistique. Avec sa voix bouleversante et envoûtante, Naïma Dziria, qui se produit pour la première fois au Maroc, animera un autre spectacle, pour le grand bonheur du public, où elle interprétera le hawzi et le chaâbi algériens, très proches du melhoun marocain. De la musique et des colloques S'éloignant toujours des sentiers battus, le festival prévoit deux moments exceptionnels samedi. Il s'agit du concert du groupe SonAires De La Frontera. «Ce son flamenco puise à la source de la pure tradition, tout en nous invitant à découvrir les sentiers nouveaux du style fusion flamenca». Un hommage appuyé sera par la suite rendu à Lili Laâbbassi. Chantre du hawzi et du melhoun maghrébins, à travers ses nombreuses «qaçayad», cet artiste est considéré comme l'une des icônes de ce genre musical. C'est le violoniste algérien Fouad Didi, accompagné par l'Orchestre Tarab qui célébrera la musique de ce grand artiste. Enfin, les danseurs du Royal Ballet de Londres -pour la première fois au Maroc- clôtureront en apothéose cette 8e édition. Baptisé «Brises de Ballet», leur spectacle fera découvrir aux spectateurs l'influence des styles andalous sur la chorégraphie de la danse classique occidentale. La troupe associera les petites filles de la ville aux festivités en les initiant à la danse classique à travers notamment des ateliers artistiques. Ce n'est pas tout. Les Andalousies atlantiques invitent la jeune artiste Sanaa Marahati et ses musiciens à participer à l'événement. Elle interprétera ainsi le répertoire du célèbre Samy El Maghribi. Toujours dans le but d'encourager les jeunes, le festival remettra pour la deuxième année consécutive les Prix Matrouz. Outre la musique, le programme prévoit des matinées colloques où il sera question de débattre de sujets divers, relatifs notamment à la culture. Ouvert à tous, le forum prévu les 28 et 29 octobre, se penchera sur la thématique : «Partage de nos mémoires et cultures additionnées». À travers un programme éclectique, les Andalousies atlantiques ne manqueront pas d'éblouir encore une fois le public, prouvant qu'il s'agit bel et bien d'un événement à part dans le calendrier des festivals au Maroc.