Un nouveau programme pour aider les jeunes cinéastes de la rive sud de la Méditerranée voit le jour. «Méditalents», lancé il y a quelques mois par l'association française 1.000 visages, l'association marocaine Ouarzazate Film Commission et Canal France International, a retenu 12 projets de longs métrages pour bénéficier de plusieurs sessions de formation sur l'écriture du scénario. Ces sessions seront animées par des spécialistes arabes et européens. En somme, ce sont sept jeunes réalisateurs marocains (Alaa Eddine Aljem, Hicham Elladdaqi, Yasmina Aissaoui Bennani, Rita El Quessar, Halima Ouardiri, Bouchra El Yakouti et Lina Arious), trois Algériens (Karim Moussaoui, Raouf Benia, Oussama Benhassine) et deux Tunisiens (Mohamed Bahri Ben Yahmed et Sana Jaziri) qui sont les lauréats de cette première édition. Leurs projets ont été choisis par un jury présidé par le cinéaste Faouzi Bensaïdi et composé, entre autres, du directeur délégué aux programmes de France Télévisions, Bertrand Mosca, de la productrice réalisatrice algérienne Nadia Cherabi ou encore de la productrice marocaine Lamia Chraïbi. Partenaires d'ici et d'ailleurs Ouverts aux réalisateurs et à leurs scénaristes originaires de cette région du monde et porteurs d'un projet de premier long métrage qui entre dans le cadre des valeurs et objectifs de Méditalents, ce programme a suscité l'intérêt des jeunes réalisateurs concernés, puisque 63 candidatures ont été reçues par le comité d'organisation. Au final, ce sont 43 dossiers qui ont été retenus (28 marocains, 7 algériens, 4 tunisiens, 4 libanais et un seul dossier égyptien) avant que le jury ne choisisse à la fin 12 projets seulement. «Plusieurs critères ont été pris en compte par le jury pour sélectionner les dossiers», nous explique le coordinateur du programme Didier Boujard (voir interview ci-contre). Quant au budget de «Méditalents», Boujard nous affirme que les organisateurs du programme lancé en partenariat notamment avec le CCM (Centre cinématographique marocain), le CCME (Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger), l'ambassade de France au Maroc et le Centre national du cinéma et de l'image animée français, n'ont pas encore une idée précise sur le financement. «Nous avons réussi à rassembler des financements grâce au soutien de nos partenaires, mais nous sommes toujours en train d'étudier le budget du programme. Pour cela, il faut savoir par exemple, combien nous coûterait une session de formation. Je pense que c'est normal, vu qu'il s'agit de la première édition». Ambitieux, les initiateurs de «Méditalents» comptent convaincre France Télévisions et Arte de participer à leur programme qui fera émerger, sans aucun doute, une nouvelle vague de réalisateurs arabes. «Méditalents n'est pas une structure de production»: Didier Boujard, Coordinateur du programme «Méditalents» Les Echos Quotidien : Comment définissez-vous «Méditalents» ? Didier Boujard : C'est un programme d'accompagnement de projets de premiers longs métrages proposés par des réalisateurs et réalisatrices émergents du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte et du Liban. Il s'agit pour le moment d'un atelier francophone, afin d'avoir une vraie entente entre les différents intervenants. «Méditalents» se veut un accompagnement sur l'écriture de scénarios de ces projets. Différentes sessions sont programmées durant presque un an, où il sera question de travailler, entre autres, la dramaturgie. En un mot, ce programme prendra fin une fois que les scénarios des films sélectionnés seront finalisés. Allez-vous aider ces jeunes à trouver des producteurs ? «Méditalents» n'est pas une structure de production. Les producteurs lorsqu'ils sont attachés à un projet sont invités à participer aux sessions et surtout à discuter de tel ou tel projet avec les différents intervenants. Bref, notre programme fait un travail de développement et non de production. Qui animera les sessions de formation de ce programme ? Elles seront animées par des intervenants, qui vont suivre le projet du début jusqu'à la fin. Il s'agit de scénaristes, de réalisateurs et de professeurs en France, en Belgique, au Maroc ou en Tunisie... Des personnes choisies parce qu'elles sont dans le métier. Le plus important est qu'elles aient à cœur de transmettre. Nous envisageons par la suite d'inviter d'autres réalisateurs, producteurs et de distributeurs, qui vont analyser les scénarios et parler de leurs métiers. Quels sont les critères de sélection des projets retenus ? Il y a un jury qui est nommé et qui a choisi ces projets. Sinon, nous avons fait un appel à candidature. En gros, ce qui nous a été soumis, ce sont plutôt des traitements avec des notes d'intention, quelques fois des scénarios ainsi que des images tournées par les candidats. Le jury a examiné tout cela en se basant sur certains critères tels que le regard cinématographique. Bref, c'est tout un ensemble qui a fait que tel ou tel projet a été retenu.