Ce n'est plus un secret pour personne, Facebook a véritablement changé notre mode de communication, et particulièrement dans les secteurs de la communication et de l'information. À l'heure du «pratiquement tout numérique» les médias - même les plus traditionnalistes - ont surfé sur la vague des réseaux sociaux pour se refaire un nouveau lectorat. Du coup, nombre de supports ont adopté un mode de communication précis à travers le réseau, en l'occurrence via la page Fan, pour maintenir une interactivité régulière et s'inscrire dans les flux d'informations instantanés. Seulement, voilà. Il y a quelques jours, l'équipe de Mark Zuckerberg a changé la donne et le fonctionnement du site, en ajoutant un seul bouton. Désormais, plus besoin d'être «amis» avec quelqu'un pour suivre son actualité, l'apparition du bouton «Abonné» permet aux utilisateurs du réseau de «suivre directement des personnes - comme des journalistes, des artistes ou des personnalités politiques - qui vous intéressent, mais que vous ne connaissez pas personnellement (et avec qui vous n'êtes pas amis, ndlr)», explique Zach Rait, ingénieur de Facebook.Du coup, ce sont les pages fans et les groupes qui en prennent un coup. Comment cela ? Le principe est simple: Facebook hiérarchise les informations susceptibles d'être le plus intéressantes pour l'abonné. Résultat, le fil d'actualité fait apparaître les dernières mises à jour des amis et proches au sommet de la page, reléguant ainsi les informations partagées par les fans pages ou les groupes au second rang. L'info qui compte... L'impact d'un tel changement ne s'est pas tout de suite fait sentir, mais le résultat est là. Preuve en est, il n'y a pas moins d'une semaine, Lexpress.fr publiait sur le réseau «Bonjour à tous! Facebook a changé ces derniers jours. Avec ces modifications, malheureusement, les pages seront moins visibles dans votre flux. Pensez à revenir ici, sur facebook.com/lexpress, pour voir les publications!». Pas si simple de faire transmuter des milliers de fans d'une page à une autre, autant dire que pour nombre de médias (également nationaux présent sur la Toile) c'est pratiquement tout reprendre du début. Au final, comment faut-il communiquer sur Facebook ? En deux mots : «Breaking news». À travers cette métamorphose, le réseau social rejoint le principe de Twitter et incite ses utilisateurs, notamment les journalistes, à publier plus d'informations de dernière minute sur Facebook. Cela permettra non seulement à la news en question d'apparaître en bonne place sur le fil de l'actualité, mais également dans la nouvelle fenêtre (en colonne de droite, à côté du newsfeed). Pour ceux qui n'y ont pas encore jeté un œil, cette nouvelle fonctionnalité montre les dernières informations publiées de manière instantanée. Autrement dit, tout ceci implique plus de réactivité sur le réseau social et par la même occasion plus de «posts». Cependant, ce qui raisonne pour le site communautaire comme multiplication de l'utilisation et donc de multiplication des profits, sonne aux oreilles des utilisateurs comme «un nouveau casse-tête à résoudre». Et de se demander, du côté de certains observateurs : «Qu'est-ce qui fait qu'une info est nouvelle?» C'est justement là où le bât blesse, car à terme, cette fameuse colonne tant convoitée par les communicateurs et journalistes devrait être exploités pour des «histoires sponsorisées», autrement dit de la publicité indirecte. C'est à se demander si demain, les journalistes et les entreprises de presse devront payer pour informer les citoyens.