La cybercriminalité constitue actuellement un crime complexe à forte portée transfrontalière. Pour examiner les dangers de ce fléau, ainsi que les moyens adéquats de protection des jeunes contre ses effets néfastes, un colloque national a été organisé, les 4 et 5 octobre à Marrakech, à l'initiative de l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO). Le thème arrêté pour ce colloque organisé en partenariat avec le ministère de la Justice est «les moyens de protection des jeunes contre les dangers de la cybercriminalité». Pour approfondir les débats, les organisateurs ont choisi une série de thématiques d'actualité, en rapport avec les modèles classiques de la cybercriminalité, son impact psychologique et social, les mesures juridiques pour l'identifier. Au-delà de l'aspect analytique, il s'agissait également de passer en revue les moyens pour y faire face, en rapport avec les jeunes utilisateurs des TIC dans les lieux publics et privés. Cette rencontre, qui a réuni universitaires, experts, magistrats, et spécialistes des technologies de l'information et de la communication, a été l'occasion de plaider en faveur de l'instauration d'un système mondial efficace de justice pénale à même de combattre la cybercriminalité sous ses différentes formes. Ce système, susceptible de voir le jour à travers l'établissement d'accords bilatéraux et multilatéraux de coopération, est à même de permettre de juguler ce fléau, ont estimé les intervenants, qui n'ont pas tardé à se prononcer en faveur d'une révision profonde du cadre législatif, ainsi que de l'arsenal juridique tant au Maroc que dans le monde arabe, jusque-là caduque et incomplet. Ils ont, dans ce contexte, souligné l'impératif pour nombre de pays de la région, d'introduire des mesures législatives à même de sanctionner tous les actes criminels dans ce domaine, tels que cités dans la Convention de Budapest de 2001. Pour ce qui est du Maroc, les spécialistes ont souligné l'impératif de consolider le rôle du Conseil national des technologies de l'information et de l'économie numérique, ainsi que du Centre marocain d'alerte et de gestion des incidents informatiques, et de créer une police spécialisée dans la lutte contre cette activité délictueuse. Ils ont souligné aussi la nécessité de mettre en place des institutions dédiées à la sensibilisation des jeunes à ce phénomène, ainsi qu'un service spécial chargé des crimes électroniques au sein des tribunaux nationaux. «Il serait judicieux également d'associer la société civile, ainsi que les médias aux efforts visant la sensibilisation aux dangers de la cybercriminalité», ont-ils dit, préconisant leur insertion en tant que matière à enseigner dans les différents cursus scolaires.