Le secrétariat de l'UpM vient de publier son rapport d'activité pour l'année 2015. Il en ressort que l'institution a porté le nombre de projets labellisés à 45 au début de l'année 2016. L'accent est clairement mis sur les questions de l'emploi des jeunes, de la croissance inclusive et de l'amélioration des infrastructures. 45 projets de coopération régionale: voici le bilan des actions de promotion entrepris par l'Union pour la Méditerranéen (UpM). L'organisation vient de publier son bilan d'activité pour l'année 2015 avec un état d'avancement de ses chantiers au premier semestre 2016. Les Etats membres ont approuvé 45 projets de coopération représentant plus de 5 milliards d'euros d'investissements pour la région, dont 22 sont déjà en cours de mise en œuvre. Ces derniers concernent plus de 100.000 bénéficiaires dans le domaine de l'emploi chez les jeunes et de la croissance inclusive, 50.000 personnes dans le domaine de l'autonomisation socio-économique des femmes, et 1.000 PME de la région, qui bénéficieront de soutien dans leur développement. On le sait, cette multiplication des actions de promotion ne se traduit pas forcément par une amélioration globale de la situation économique et politique de la région. «La Méditerranée fait actuellement face à des défis sans précédent, liés non seulement au terrorisme, à l'extrémisme et à la migration irrégulière, mais aussi à des problématiques environnementales et socio-économiques telles que le changement climatique et le chômage des jeunes», précise l'UpM. Pourtant, il subsiste encore un potentiel largement inexploité en termes d'opportunités à saisir dans la région. La faible intégration économique entre les pays du Maghreb se traduit par des pertes de l'ordre de 2 à 3% du PIB annuellement. Le commerce entre les pays du voisinage du Sud représente à peine 1% du commerce de l'ensemble de la région méditerranéenne qui demeure dominé par les échanges intra-UE (90% du total des échanges). Une situation qui appelle, aux yeux de l'UpM, à agir en vue d'une intégration régionale plus forte. «Une nécessité afin d'assurer un meilleur avenir socio-économique en Méditerranée, condition nécessaire pour la stabilité de la région». Les priorités de l'UpM sont d'abord dirigées vers l'amélioration des connectivités et de la mobilité dans la région. À ce titre, plusieurs initiatives ont été menées par l'organisation afin notamment d'améliorer la logistique. La situation actuelle des infrastructures et des connections se traduirait par des pertes de l'ordre de 6% par an en termes de volumes des échanges dans la région. Dans ce cadre, un grand projet d'autoroute trans-Maghreb est en cours de réalisation. Elle devrait connecter le réseau autoroutier marocain à celui algérien et tunisien depuis Agadir à Ras Jedir sur la frontière tuniso-libyenne. Ce projet devrait permettre d'améliorer considérablement la connectivité de la région. Le projet a démarré sa phase d'étude au Maroc en 2015 et devait être livré en mai 2016. Les études économiques et environnementales devraient pour leur part être complétées au courant du deuxième semestre de l'année. La procédure d'appel d'offres devrait ensuite être conclue en avril 2017. L'UpM œuvre également pour l'amélioration de l'emploi des jeunes et de la croissance inclusive. L'enjeu est énorme, chez les pays du Sud de la Méditerranée, 70% de la population en âge de travailler est âgée de moins de 30 ans. Une baisse du chômage de moitié chez les jeunes se traduirait par une hausse de 25 milliards de dollars de PIB. Dans ce sens, l'institution poursuit son action dans le cadre de l'initiative Med4Jobs. Trois nouveaux projets ont été labellisés, s'ajoutant ainsi aux 7 projets déjà en cours. Med4Jobs vise actuellement plus de 100.000 jeunes bénéficiaires avec un soutien à plus de 800 PME de la région. Ce programme est également en développement au Maroc où les objectifs fixés sont l'atteinte d'un soutien à 154 entrepreneurs permettant la création de 400 emplois. En outre, le Secrétariat général de l'UpM, ANIMA et iesMed viennent de lancer deux projets euro-méditerranéens visant à développer les investissements contributeurs à la croissance inclusive en Méditerranée. Il s'agit des projets EDILE (Economic Development Through Inclusive and Local Empowerment) et EMIPO (EUROMED Invest Promotion and Observatory). Ces deux projets sont labellisés UpM et visent à renforcer la coopération économique régionale et l'intégration en Méditerranée. EDILE s'inscrit dans une approche régionale et propose un label reconnaissant les investissements ayant un impact positif au plan local, afin de contribuer à générer davantage de retombées, notamment en matière d'emploi, de sous-traitance et de respect de l'environnement. Pour sa part, EMIPO est un projet euro-méditerranéen majeur visant à développer les investissements privés et les partenariats d'affaires dans la zone euro-méditerranéenne en renouvelant l'intérêt des PME pour ce marché régional. Le Maroc devrait également profiter de ces deux grands projets régionaux. Les ONG, principal relais L'UpM insiste également sur la mise en place de projets d'urbanisme durable. À ce titre, l'organisation soutient la réalisation du projet de développement de la vallée de Bouregreg. Plusieurs autres projets concernant la transition vers les énergies renouvelables, l'action pour le climat et l'énergie, les questions civiles et sociales ainsi que le soutien à la recherche et à l'éducation sont en cours. L'essentiel de ces projets demeure mené par les membres de la société civile (30%), les instituts de recherche et d'enseignement supérieur (16%) et le secteur privé (14%).