Deux nouveaux projets d'intégration et de coopération régionale ont été lancés récemment par l'Union pour le Méditerranée (UpM). Ils visent à développer les investissements qui contribuent à la croissance inclusive et à un impact local positif auprès des pays membres, y compris le Maroc. Le Secrétariat général de l'UpM, ANIMA, et iesMed viennent de lancer deux projets euro-méditerranéens visant à développer les investissements contributeurs à la croissance inclusive en Méditerranée. Il s'agit des projets EDILE (Economic Development Through Inclusive and Local Empowerment) et EMIPO (EUROMED Invest Promotion and Observatory). Ces deux projets sont labellisés UpM et visent à renforcer la coopération économique régionale et l'intégration en Méditerranée. EDILE s'inscrit dans une approche régionale et propose un label reconnaissant les investissements ayant un impact positif au plan local, afin de contribuer à générer davantage de retombées, notamment en matière d'emploi, de sous-traitance et de respect de l'environnement. Pour sa part, EMIPO est un projet euro-méditerranéen majeur visant à développer les investissements privés et les partenariats d'affaires dans la zone euro-méditerranéenne en renouvelant l'intérêt des PME pour ce marché régional. Le Maroc devrait également profiter de ces deux grands projets régionaux. Jusqu'en 2017... Des représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) ont pris part au lancement de ces deux projets, la semaine dernière à Barcelone. Le projet EDILE propose des outils d'évaluation et un label portant sur les impacts locaux des projets d'investissement, afin d'appuyer les investisseurs et les organisations chargées de l'accompagnement et de la régulation des investissements. Il vise à contribuer à générer un maximum de retombées locales positives, notamment en matière d'emploi, de sous-traitance et de respect de l'environnement. Il est mis en œuvre dans le cadre du Programme «IEVP-CT Bassin Méditerranée». Pour l'instant, les projets pilotes mis en œuvre proviennent principalement de Tunisie et du Liban. Pour sa part, le projet EMIPO tend à optimiser les investissements et soutenir le développement du secteur privé dans la région euro-méditerranéenne. L'objectif est aussi d'accroître les investissements et les partenariats commerciaux tout en surveillant et en promouvant l'intégration économique dans la région. Ce projet sera mis en œuvre jusqu'en 2017 dans les 28 pays de l'UE et les 10 pays du voisinage méditerranéen y compris le Maroc. Les bénéficiaires ciblés sont les organisations représentant le secteur privé, les agences de promotion des investissements, les agences de développement des PME, les chambres de commerce et d'industrie, les associations professionnelles, les investisseurs publics et privés et les réseaux des diasporas méditerranéennes en Europe. Des candidatures des entreprises marocaines sont donc toujours attendues. Les turbulences auxquelles sont exposés les pays de la rive Sud de la Méditerranée ne manquent pas d'inquiéter de l'autre côté de la rive. L'Union européenne, qui veut faire du développement économique et du commerce un rempart contre l'extrémisme et les risques sécuritaires, finance en partie ces programmes. C'est ainsi que l'UE, à travers l'instrument européen de voisinage, assure un financement à hauteur de 1,7 million d'euros pour le projet EDILE. «Nous devons multiplier les projets régionaux concrets soutenus par l'UpM tels que ceux que nous lançons à Barcelone pour contribuer directement et durablement à la stabilité régionale», a indiqué Fathallah Sijilmassi le secrétaire général de l'UpM (photo). Une récente étude menée par le Secrétariat général de l'UpM démontre du déséquilibre économique flagrant qui caractérise la Mare Nostrum. Selon cette étude, 90% des flux commerciaux dans la région sont effectués au sein de l'UE, 9% entre l'UE et ses voisins du Sud et seulement 1% chez les voisins du Sud de la Méditerranée. «Les accords d'association et d'autres instruments de libre-échange ont fourni un encadrement positif pour le développement des relations économiques en Méditerranée. Cependant, le PIB de l'UE par habitant est toujours en moyenne 6 fois plus élevé que dans les pays méditerranéens du Sud», explique Anima Investment Network dans un document relatif au sujet. En 2014, la balance commerciale de l'UE avec ses partenaires UpM du Sud a marqué un excédent de 49 milliards d'euros, ce qui représente le deuxième excédent commercial le plus important et compensant plus d'un tiers du déficit commercial de l'UE avec la Chine. «Ce nouveau partenariat associant acteurs publics et privés s'inscrit dans la durée pour s'attaquer aux déficits de partage de richesse, d'investissement et d'intégration», note Emmanuel Noutary, délégué général d'ANIMA dans le même document. Il ne reste plus qu'à la société civile et aux entreprises marocaines de témoigner suffisamment d'intérêt à l'égard de ces projets en vue d'en tirer le maximum de bénéfices.