Il y a 6 ans, j'ai reçu sur le même plateau, Mohamed Boudrika, Abdessalam Hanate et Said Hasbane, tous 3 candidats à la présidence du Raja. J'avais réussi à chronométrer, à la minute près, le temps de parole des 3 candidats dans une émission où Mohamed Boudrika s'était retrouvé seul face aux 2 autres, avec son livre vert concocté pour plaire et faire le buzz. La preuve de ce que j'avance a été vite rapportée quand, lors de l'assemblée, Hasbane s'était désisté au profit de Hanate pour barrer la route à Boudrika. Ce n'était que partie remise, le jeune «maganiste» aidé par les problèmes financiers de l'équipe de Hanate allait devenir en 2012 le président du Raja ! Le début était très prometteur, avec un projet ficelé autour de Mhamed Fakhir, des recrutements à la pelle, un titre de Coupe du Trône, suivi la même saison par un titre de Champion, puis une défaite aux tirs aux buts pour une deuxième finale consécutive de la coupe face au DHJ, et enfin une exceptionnelle finale en Coupe du monde des clubs face au Bayern malgré le limogeage de Fakhir 10 jours avant la compétition ! Tous les ingrédients d'une success story sauf que... Sauf que dans pareils cas dans l'histoire du football marocain, la gestion des victoires fait défaut par manque de structure d'abord, puis manque total de vision ! Une fin de saison 2014 dramatique où le Raja de Boudrika rate le titre lors de la dernière journée à Safi et puis rien... Course à l'inflation, à la surenchère, situation empirée par la venue d'un nouveau président riche chez l'équipe rivale, et une visée de plus en plus fédérale du jeune Boudrika! Résultat des courses: 2 saisons catastrophiques, des dettes substantielles, et une sortie par la petite porte, et sur le terrain, et aux assises du club ! Et Said Hasbane, le 3e homme de l'émission, qui a su attendre son heure pour enfin devenir le président qu'il a toujours rêvé être, mais pour quel projet ? Rien n'est clair ! Quant à Boudrika, son histoire devrait servir de leçon à tous ceux qui voudraient s'aventurer dans la gestion des clubs au Maroc, sans vision et sans structure, et avec le suivisme aveugle des résultats du dimanche, tout l'argent du monde ne servirait pas à grand chose ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.