J'ai été très choqué par les résultats d'un sondage américain auprès de 85.000 personnes, publié par le Washington Post, dans lequel le Maroc occupe la peu glorieuse 24e place des pays les plus racistes au monde. C'est d'autant plus choquant que le Maroc a des liens séculaires avec bon nombre de pays africains. Quelques-unes de ses dynasties sont venues du Sud, et le roi a entamé, depuis son intronisation, l'approfondissement des relations avec l'Afrique. Des milliers d'Africains étudient chez nous, vivent chez nous, et un bon nombre d'entre eux a vu ses papiers régularisés ces dernières années. Malheureusement, et malgré tout cela, au Maroc, les personnes de couleur vivent des situations de discrimination. Ils peuvent faire l'objet de quolibets, d'insultes, parfois même d'agressions. L'acceptation de l'autre et de sa différence continue à poser problème dans le royaume malgré sa diversité culturelle, et la multitude d'origines dont fait montre sa démographie moderne. Relever la couleur d'une personne en la qualifiant de «3zzi» est considéré comme un comportement normal alors que la chose est vraiment discriminatoire. Maintenant, si la société n'est toujours pas en mesure d'accepter la différence, l'université marocaine se doit de donner l'exemple. Cela ne semble pas être le cas, les étudiants africains n'étant pas toujours traités de la meilleure des façons par leurs camarades ! La situation est pire encore dans le football. Alors que la plupart des joueurs africains sont talentueux et apportent un vrai plus à notre Botola, quelques dirigeants, et non des moindres, se comportent très mal avec eux, les laissant parfois sans aucune ressource, loin de leurs familles. Le dernier «pétage de plombs» du Nigérian Oussagouna, le mauvais traitement de Nana Badarou par le président du WAC et les joueurs maliens du Kacm laissés pour compte par le nouveau président sont autant d'illustrations de mon propos. Nous, qui réclamons de la tolérance pour nos immigrés en Europe, devrions commencer par être tolérants envers nos hôtes ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.