La 16e édition du Festival international du film de Marrakech, prévue en décembre, célébrera le cinéma russe. L'occasion d'en découvrir ou d'en redécouvrir les plus grands chefs d'œuvre. Fidèle à sa mission de faire découvrir des cinémas de genre de tous les pays et toutes les cultures, le Festival international du film de Marrakech continue sur cette lancée en célébrant le cinéma russe après les cinémas anglais, japonais, scandinave ou encore canadien. «Le Festival international du film de Marrakech a toujours souhaité mettre en valeur les cinématographies afin de réinscrire les nouvelles œuvres dans le contexte qui les a vues naître. Cette année, la Russie sera donc à l'honneur, le cinéma russe – pré-révolutionnaire, soviétique ou d'après la Perestroïka – étant l'un des acteurs majeurs de la cinématographie mondiale depuis ses tout débuts», indiquent les organisateurs. En effet, si durant les vingt-cinq dernières années, le cinéma russe s'est redéfini, des grandes œuvres ont cependant vu le jour, de nouveaux noms sont venus succéder aux grands classiques, et les grands festivals sont toujours à l'affût de ceux qui demain prendront le relais des réalisateurs auxquels Marrakech rendra hommage. De Sergueï Eisenstein et son Cuirassé Potemkine au Léviathan d'Andreï Zviaguintsev, le festival balaiera quatre-vingts ans d'une cinématographie qui a alterné les genres: la Grande Histoire (Ivan le Terrible de Sergueï Eisenstein, Andreï Roublev d'Andreï Tarkovski, Sibériade d'Andreï Konchalovsky, l'Arche russe d'Alexandre Sokourov), les guerres et leurs traumatismes (Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, Le Quarante-et-unième de Grigori Tchoukhraï, Le Frère d'Alexeï Balabanov, Le Prisonnier du Caucase de Sergueï Bodrov), les comédies (La Voie radieuse de Grigori Alexandrov, Les Zazous de Valeri Todorovski), les problèmes sociaux (J'ai vingt ans de Marlen Khoutsiev, La Petite Vera de Vassili Pitchoul, Bouge pas meurs et ressuscite de Vitali Kanevski, Taxi Blues de Pavel Lounguine, l'Idiot! de Iouri Bykov), la remise en question (Le Thème de Gleb Panfilov, Le Sacrifice d'Andreï Tarkovski)... et même l'amour (De l'amour, d'Anna Melikian)! Par ailleurs, le festival de Marrakech a déjà décerné deux Grands prix à des films russes (Champ sauvage de Mikhaïl Kalatozichvili, 2008, Classe à part d'Ivan Tverdovski, 2014), rendu hommage à Andreï Konchalovsky, invité Pavel Lounguine au jury, sans compter les nombreuses œuvres qui ont émaillé les sélections de cet événement. Il était naturel qu'un hommage soit donc rendu à la cinématographie entière: 30 films accompagnés d'une délégation de 30 invités (metteurs en scène, acteurs et actrices, chefs-opérateurs, scénaristes, institutionnels, producteurs) que présidera le metteur en scène et président de Mosfilm, Karen Chakhnazarov.