Le Maroc a passé avec succès l'épreuve de force imposée par l'aile radicale du Parlement européen. Le projet de résolution, visant à geler l'accord de pêche liant le Maroc à l'UE depuis des années, est l'énième tentative des milieux pro-Polisario pour mettre les bâtons dans les roues de la coopération entre les deux parties. Aussi bien Alger que ses marionnettes polisariennes n'ont jamais digéré le statut avancé accordé au Maroc. De quoi empêcher le résidant du palais Mouradiya de fermer l'oeil et de le pousser à mobiliser les lobbies «nordistes», attirés par la saveur du pétro-dollar, à se déchaîner contre le royaume. C'était sans compter sur la force de réplique des Marocains qui, par ce coup de maître, démontrent de la plus belle manière qu'ils ne sont plus des novices de la diplomatie. Cependant, si nos amis français et espagnols ont pesé lourd pour couper court à cette honteuse résolution, force est de constater que notre lobbying devrait s'élargir dans les pays où leurs représentants au Parlement européen sont souvent les porte-drapeau des séparatistes. Il s'agit surtout des pays scandinaves, de l'Allemagne... sans oublier la puissante Grande-Bretagne indifférente à ce débat. C'est dire que nous avons gagné une bataille et non une guerre, et il faudrait donc rester vigilants. Si les Espagnols nous ont soutenu sur le dossier de la pêche, c'est parce que cet accord défend les intérêts de milliers de pêcheurs ibériques. Pour le dossier agricole, ils pourraient facilement passer de l'autre côté, sous la pression du puissant lobbie de leurs agriculteurs. D'où la nécessité de capitaliser sur cette sacrée bataille gagnée par la diplomatie marocaine au Parlement européen.