La Chambre basse du Parlement espagnol a condamné, jeudi dernier, le démantèlement du camp Gdeim Izik, survenu le 8 novembre, à la suite d'une intervention des forces de l'ordre. Khalid Naciri, le ministre de la Communication, a estimé que «le gouvernement a décidé de réévaluer l'ensemble des relations entre le Maroc et l'Espagne dans tous les domaines». Nouveau front de tension entre le Maroc et l'Espagne. Comme il fallait s'y attendre, la Chambre basse du Parlement espagnol a condamné, jeudi dernier, le démantèlement du camp Gdeim Izik, surevenu le 8 novembre, à la suite d'une intervention des forces de l'ordre. La motion a été adoptée presqu'à l'unanimité, seuls les députés du parti républicain catalan se sont abstenus. En revanche, les élus du PSOE au pouvoir, ont opté pour le texte. Le parti Popular de Mariano Rajoy a voté en faveur du texte proposé par la Gauche unifiée et les Verts Catalans, mais il n'était pas le fer de lance de cette campagne. Telle une pièce de théâtre où chaque personnage assume un rôle bien particulier au moment opportun, cette fois, ce sont deux partis d'extrême gauche qui sont à l'origine de la nouvelle condamnation du Maroc, laquelle intervient une semaine, jour pour jour, de la résolution du Parlement européen sur le même sujet et avec la même teneur. Les deux motions s'accordent à ne point évoquer les arguments du Maroc à savoir : le nombre des forces de l'ordre tués par les polisariens lors, pendant et après le démantèlement du camp Gdeim Izik. La résolution de la Chambre basse du Parlement espagnol fait suite à une décision, similaire, adoptée le mardi par le Sénat. Le vote de la résolution a été précédé par une présence du réseau de soutien du Polisario en Espagne dans la tribune des invités de l'Hémicycle. Emmenés par l'acteur Willy Toledo, ils ont scandé des slogans anti-marocains. Le brouhaha des polisariens a forcé l'intervention de José Bono du PSOE , président de la Chambre basse, et à ordonner l'expulsion de ce groupe composé d'une dizaine de personnes. La nouvelle résolution jette le froid sur les relations entre Rabat et Madrid. Dans des déclarations à la presse, Khalid Naciri, le ministre de la Communication, a estimé que «le gouvernement a décidé de réévaluer l'ensemble des relations entre le Maroc et l'Espagne dans tous les domaines». Des paroles qui attendent des actes. Avec l'annonce de K.Naciri, la Chambre des représentants a tenu le vendredi 3 décembre une session plénière consacrée à la résolution du Parlement espagnol. Le lendemain les conseillers ont en fait de même. Une résolution qui remet en question l'efficacité de la diplomatie parlementaire marocaïne. Une carence soulevée, mardi dernier à la 2e Chambre, par le conseiller Ouammou, président de l'Alliance socialiste. Une intervention qui tranche complètement avec les déclarations en choeur des autres groupes parlementaires versant à souhait dans la «dénonciation» et la «condamnation».