Nouvelle campagne agricole, nouvelles mesures. Outre les subventions annoncées le weekend dernier à Fès, cette année devrait aussi coïncider avec les premiers jalons de mise en œuvre des contrats-programmes des filières apicole, phoénicicole et de l'arboriculture fruitière. Ce sont donc trois niches de productivité du secteur primaire, auxquelles Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, souhaite redonner du souffle, en termes de volume de récoltes notamment. Pour l'apiculture, les objectifs sont déjà bien tracés. Les responsables de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'apiculture (FIMAP) tablent sur «une production à tirer jusqu'à 16.000 tonnes en 2020, contre 3.500 actuellement», pour un investissement global de 1,4 milliard de dirhams sur cette décennie. En plus des objectifs de productivité, cet argent devrait servir aussi à la création de 40.000 nouveaux emplois dans la filière, contre une population agricole active estimée aujourd'hui à 34.000 agriculteurs. La modernisation de la filière est aussi au menu, avec un niveau évalué à 30%, selon les statistiques actuelles. Les dattes se sucrent... Du côté de la phoéniciculture, une partie des 60 millions de dirhams annoncés en subventions le weekend dernier par le ministre sera attribuée pour lancer la première année de contrat programme du secteur avec l'Etat. Fixé à une échéance de 2020, ce partenariat est parti sur un montant global des investissements fixé à 7,6 milliards de dirhams. L'objectif à atteindre est une production de160.000 tonnes/an, contre 90.000 actuellement, la réhabilitation des superficies existantes et la création de 17.000 ha de nouvelles plantations hors palmeraies. Par ailleurs, la production de vitro plants devrait aussi être portée à 300.000 plants/an, et les exportations à 5.000 tonnes/an. Quant à l'arboriculture fruitière, là aussi, la barre a été mise plus haut pour les prochaines années. Un peu plus de 10 milliards de dirhams seront ainsi injectés dans cette filière, pour la période 2011-2020, avec des objectifs de production fruitière de l'ordre de 1,6 million de tonnes par an, contre la moyenne actuelle, qui est de 884 000 tonnes. Tout cela devrait découler de l'extension de la superficie des espèces arboricoles visées par le contrat-programme, sur près de 60.000 ha, pour porter la superficie nationale à 325.000 ha, contre 265.000 ha actuellement. En amont de la filière, il est prévu le développement de pépinières, avec la production de 20 millions de plants de différentes variétés, entre 2011 et 2020.