Que se passe-t-il au Maroc ? La société devient de plus en plus violente; entre ceux qui veulent se faire justice eux-mêmes et des agents de l'autorité qui se croiraient au Maroc d'il y a trois décennies, le tableau est on ne peut plus noir. Le plus grave est qu'il ne s'agit plus de faits divers, isolés, mais de comportements qui commencent à s'ancrer et, pire encore, à se banaliser, car comment comprendre que devant une femme qui s'immole, l'on se contente de regarder ou même de filmer la séquence sans que la moindre fibre humaine ne se dresse chez ces gens-là! La notion de non assistance à personne en danger ne dissuade personne puisque dans les faits, jamais personne n'a été traîné en justice pour ce délit. Jouissez donc des malheurs des autres et meublez vos «murs» Facebook par les malheurs des autres au lieu d'intervenir en sauveur. Les valeurs ont donc changé, et l'on constate une inquiétante tendance à verser dans la violence et à rester passif devant le malheur d'autrui. Pendant ce temps, des agents de l'autorité exercent leur diktat et déversent leurs complexes sur des citoyens démunis, pauvres et aplatis par les difficultés de la vie. Et là, c'est la responsabilité du ministère de l'Intérieur qui, visiblement, n'arrive plus à sensibiliser ses agents sur le fait que le Maroc a changé et que l'application de la loi ne leur donne pas le droit d'insulter les gens voire de les frapper, a fortiori au vu et au su de tout le monde, jouissant d'une incompréhensible impunité. Enfin, personne ne croit plus à ces enquêtes qui ne mènent nulle part et qui, en tout cas, n'effacent pas les stigmates de la hogra. Repose en paix «Mmi Fatiha», on n'oubliera pas ton combat. *Mmi Fatiha = Mère Fatiha .