Le secteur de la pêche est l'une des activités principales de la Région en termes de création de richesses et d'emplois. Les infrastructures en cours de réalisation, le port Dakhla Atlantique en particulier, lui donneront un nouvel élan. C'est l'un des secteurs les plus en vue à Dakhla-Oued Eddahab. La Région dispose d'une façade maritime de 667 km, qui fait d'elle une des plus riches en poissons au Maroc, avec une production halieutique qui représente environ 65% de la production nationale. La Région se distingue également par une baie de 400 km2 qui abrite plusieurs espèces de poissons et de crustacés et des milliers d'oiseaux marins. Le potentiel dont jouit la Région a fait d'elle une destination prisée par les hommes d'affaires et les entrepreneurs qui veulent investir dans le secteur de la pêche maritime. Entre 2007 et 2015, des investissements de l'ordre de 117 millions de dirhams ont été réalisés dans le domaine de la pêche maritime sur Dakhla-Oued Eddahab. Ces grands projets, qui visent à assurer une meilleure valorisation et à augmenter la capacité de commercialisation des produits de la mer, portent principalement sur la construction de sept halles aux poissons et d'une unité de gestion des contenants normalisés. Secteur multidimensionnel La pêche maritime occupe une place de choix dans le développement multidimensionnel des provinces du sud, où des programmes socio-économiques ont été développés, tels que la création de villages de pêcheurs et de nouveaux marchés pour la commercialisation des produits de la mer, dans le but de garantir une vie décente aux pêcheurs artisanaux. C'est dans ce sens que le roi Mohammed VI a inauguré en févier dernier la nouvelle halle aux poissons à Dakhla afin d'en faire un pôle de développement socio-économique à part entière. Cette nouvelle infrastructure de commercialisation des produits de la mer s'assigne pour objectifs l'amélioration de la qualité, la valorisation du produit, la fluidité et la transparence des transactions commerciales, ainsi que le développement des activités liées à la pêche dans la région. Outre cette nouvelle halle, la région de Dakhla-Oued Eddahab compte également une zone dédiée aux activités de la pêche maritime, composée essentiellement de dépôts de poissons, de locaux pour les pêcheurs et les poissonniers, d'ateliers de réparation de barques et de moteurs, d'unités de congélation, de locaux de stockage du carburant pour les pêcheurs, de services de santé, de points d'approvisionnement en eau et de lieux de vente du matériel de pêche et de stockage. Par ailleurs, les villages de pêcheurs de la Région sont déjà équipés de dépôts modernes du poisson à Aïn Baida, Lamhairiz, Lassargua, Ntireft, Labouirda et Imoutlan. Nouvel élan Le secteur de la pêche connaîtra un nouvel élan avec le nouveau port en eaux profondes Dakhla Atlantique. Il s'agit là d'un port de pêche et de commerce qui nécessitera un investissement de 6MMDH. Cet outil logistique moderne permettra de soutenir le développement économique, social et industriel de la région dans tous les secteurs productifs et valorisera les ressources des petites pélagiques en mettant en place les infrastructures portuaires nécessaires. La mise en œuvre du chantier est sur la bonne voie. En effet, l'étude de faisabilité technico-économique a été bouclée et celle relative à la conception a démarré et devrait être achevée en 2017. Selon les projections du ministère de l'Equipement et du transport, le port de Dakhla Atlantique sera composé d'une digue principale de 2.800 mètres, d'une digue secondaire de 600 mètres, d'un quai de commerce de 800 mètres sur 12, d'un quai de pêche hauturière de 1.500 mètre sur 7, d'un bassin de 39 hectares et d'un élévateur de bateaux d'une capacité de 450 tonnes. Ntireft, qui se situe à 70 km au nord de la ville de Dakhla, a été choisi pour abriter le port de Dakhla atlantique. Un choix qui vise à éloigner le nouveau port de la baie et de la ville afin de préserver sa vocation naturelle et mettre en valeur son activité touristique. Enfin, les trafics prévisionnels pour les premières années est de 2,2 millions de tonnes, ce qui est une capacité importante pour un début. Régis Toussaint Gérant de Cofrepêche Maroc Les Inspirations ECO : Vous accompagnez le département de tutelle dans la mise en oeuvre de sa stratégie. Quelles sont les attentes des investisseurs et leurs appréhensions ? Régis Toussaint : L'une de nos missions est de prospecter et de chercher des entreprises potentiellement intéressées par l'investissement dans le secteur de la pêche à Dakhla et dans les environs. Il se dégage que ces investisseurs font confiance au Maroc. La question qu'ils se posent est liée à la visibilité : comment accéder aux ressources et quels sont les délais de réalisation des projets en cours (infrastructure, eau, électricité...). Il faut savoir que ces entreprises se projettent sur les cinq prochaines années pour mettre en place leurs plans stratégiques. Au-delà de cet horizon, elles ne sont pas intéressées. La question de la logistique, souvent pointée comme handicap, n'est-elle pas évoquée ? Ce n'est plus un obstacle parce qu'il y a une nouveauté qui a changé la donne : le projet de Dakhla Atlantique. Ce dernier se compose d'un port de pêche, un port de commerce et une zone industrielle. Cela veut dire qu'il y a moyen de traiter et valoriser le produit in situ avant son expédition à l'étranger. Plus besoin donc de transporter les produits, que ce soit de pêche ou agricoles, à Agadir. C'est un facteur déterminant pour un investisseur. La Région bénéficie d'un plan d'action gouvernemental très ambitieux, mais qu'est-ce qui reste à faire concrètement ? Il faut désenclaver le territoire dans tous les domaines. Sur le plan d'internet, il faut augmenter le débit, continuer le raccordement de la région en eau et électricité, ouvrir la région sur le monde en l'insérant dans des réseaux internationaux...Il faut penser aux ressources humaines en les qualifiant et en augmentant leur employabilité.