Mohamed Abdellah Bouhjar : Directeur du CRI Dakhla-Oued Eddahab la Région avec ses nouvelles prérogatives est appelée à jouer un rôle principal dans le développement économique. Comment le nouveau découpage peut-il booster économiquement votre région ? La Région de Dakhla Oued Eddahab est constituée de deux provinces : la province Oued Eddahab et la province d'Aousserd et donc après le nouveau découpage du royaume, rien n'a été changé avec 11 communes rurales, deux communes urbaines, ainsi que le centre d'Aousserd, le centre d'El Argoub et le centre Bir Gandouz ainsi que six villages de pêcheurs, qui disposent de certaines infrastructures de bases considérées comme des noyaux de villes. Il convient de signaler que cette région recèle des potentialités importantes et des opportunités d'investissements dans les secteurs de la pêche, du tourisme, de l'agriculture, de l'aquaculture, de l'industrie de transformation et des énergies renouvelables. Quel est l'état des lieux des données économiques et quel est le poid de la Région ? La Région de Dakhla représente un passage incontournable entre le Maroc et l'Afrique, carrefour du développement et du partenariat économique, elle possède un nombre incalculable d'atouts et s'impose comme zone productive dynamique en pleine mutation. Ladite région s'étend sur une superficie de 142.865 m2, soit la plus étendue du royaume. Elle représente environ 20% du territoire national. D'autre part, la Région de Dakhla Oued Eddahab possède environ 70% du potentiel halieutique national exploitable. Toutes les formes de pêche sont pratiquées dans la Région (pêche artisanale, côtière et hauturière). La zone est réputée la plus poissonneuse du littoral marocain (céphalopodes et poissons pélagiques). Quelle est la particularité de la Région et quels sont les créneaux qui comportent le plus de portée et/ou les opportunités d'affaires les plus intéressantes ? Le développement de la Région passe par une parfaite connaissance de ses potentialités sectorielles, par la levée des contraintes et handicaps et par la participation de la population locale à l'œuvre du développement. L'objectif ne saurait être atteint sans opérer des choix stratégiques basés sur le compromis et l'adhésion de tous les acteurs, notamment l'autorité locale, la Région et les différents services régionaux. Parmi les étapes à suivre, nous pouvons citer l'apprentissage aux acteurs locaux et une culture basée sur la portée régionale de toute action à entreprendre, ainsi aujourd'hui la Région avec ses nouvelles prérogatives est appelée à jouer un rôle principal en ce sens. De même, de grands projets seront lancés dans la cadre du nouveau modèle économique des provinces du sud et permettront à cette région d'être un hub économique vers l'Afrique subsaharienne. la Région manque d'une véritable zone industrielle, y-a-t-il un projet en ce sens dans le pipe ? La Région dispose aujourd'hui de deux zones industrielles : la zone Essalam d'une superficie de 27 ha, relevant du domaine privé de l'Etat, qui abrite 85 unités industrielles et la zone industrielle portuaire d'une superficie de 300 ha, dont 60 ha sont déjà aménagés, relevant du domaine public portier, cette zone devra abriter les 6 projets intégrés ainsi que la zone industrielle Lamhiriz, dans la commune Birgandouz, sur une superficie de 55ha, qui est en cours d'étude. Il y a aussi la zone d'activité à Birgandouz, qui est en cours d'aménagement. Malgré tout cela, la Région nécessite la réalisation d'autres zones industrielles, des zones d'activités et des zones touristiques. À ce propos, je pense que le fait de doter la Région d'un réseau d'électricité permettra la mise en place de projets d'énergies renouvelables, ainsi que la réalisation de grands projets structurants qui restent toujours tributaires d'infrastructures de base nécessaires. D'autre part, la Région connaîtra la réalisation de nouveaux projets dans le cadre du nouveau modèle économique des provinces du sud. Quels sont les arguments déployés pour attirer de nouveaux investisseurs ? L'environnement ainsi créé par le nouveau modèle économique des provinces du sud donne aux investisseurs une visibilité quant aux opportunités d'investissements ouvertes dans la Région. Le Maroc continue toujours d'attirer les investisseurs nationaux et étrangers, cela grâce aux efforts déployés pour favoriser les infrastructures de base, la situation politique et économique ainsi que l'amélioration du climat des affaires. De ce fait, vient la place stratégique de la Région de Dakhla, qui est appelée à jouer un rôle primordial dans la relation économique entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne à travers son hub saharien. Cette position sera possible grâce à ses produits et atouts, une position stratégique non loin de l'Europe et des Îles canaries et la disponibilité du foncier. En matière de foncier, que propose la Région aux investisseurs ? La Région de Dakhla Oued Eddahab dispose de terrains réservés aux activités productives réparties sur des zones dédiées. Pour le tourisme, la lagune de Dakhla, Boutalha, PK 25,29, 30, Oum Bouir, Tawarta, El Argoub, Portito, Duna Blanca, Baie de Cintra, tous ses sites offrent d'importantes possibilités d'investissements.