Holcim Maroc a fini par céder à la conjoncture. Le cimentier suisse qui a terminé l'année dernière sur une bonne performance, malgré un contexte difficile (consommation nationale de ciment en stagnation par rapport à 2009 et flambée des prix des combustibles solides), achève le premier semestre 2011 sur une baisse. Son chiffre d'affaires recule en effet de 8%, passant de 1,97 MMDH durant le premier semestre 2010 à 1,81 MMDH à fin juin dernier. Le résultat net (part du groupe), baissant à son tour de 16% sur la même période de comparaison, passe de 491,6 MDH à 413,5 MDHD. Pour sa part, le résultat d'exploitation, qui dégringole de 23% s'établit à 590,4 MDH, contre 763,4 millions durant le premier semestre de l'année dernière. Quant à la valeur ajoutée de la filiale du groupe suisse, elle affiche un recul de 17%. Elle a été estimée à fin juin dernier à 881,6 MDH, contre plus de 1 milliard enregistré à la même période en 2010. Cette tendance à la baisse des résultats du groupe s'explique, de prime abord, par le renchérissement du prix du petcoke ( ou coke de pétrole), auquel s'ajoute un effet volume aux conséquences considérables. En effet, et de l'aveu même de Dominique Drouet, PDG de Holcim Maroc, le cimentier s'est vu confronté, ces dernières années, à un déficit de satisfaction des besoins du marché. Pour y remédier, le groupe a opté pour un positionnement sur des marchés géographiquement éloignés des centres de production, ce qui a eu un effet d'augmentation des coûts de transport, qui constituent, à eux seuls, une partie non négligeable des charges de la société. Marché «compliqué» Outre ce facteur interne, le marché, dans son ensemble, a été marqué par une forte surcapacité productive, de l'ordre de 4 millions de tonnes. Ce surplus de production, de l'ordre de 25%, pourrait entraîner une mise au chômage technique, conséquente à l'éventuel arrêt de certaines usines. Notons que le marché a réalisé une progression de 7,2% à fin juin dernier. C'est une surprise, selon les professionnels, mais qui risque de ne pas durer très longtemps, vue la conjoncture actuelle. Le groupe Holcim reste confiant. «Nous avons pu contenir les frais généraux et les coûts fixes», souligne Dominique Drouet. Côté filières, ce dernier affirme qu'Ecoval (spécialisée dan le traitement des déchets) a réalisé une hausse de 60% en volume, par rapport à fin juin 2010. Quant à Mateen immobilier, il semble selon le management que «ses programmes, Tamesna, Bouznika, Benslimane et El Jadida avancent conformément aux prévisions. Le taux de commercialisation de ces projets à atteint près de 60%». Enfin, Batipro (réseau de distribution de matériaux de construction) poursuit son développement au sein d'un secteur dominé par l'informel. Le réseau s'appuie aujourd'hui sur 193 franchises. «Nous allons lancer une nouvelle plateforme de stockage à Fès, qui est d'ailleurs en cours de construction», indique Dominique Drouet. S'agissant enfin des perspectives 2011, Holcim table sur une croissance du marché du ciment de 4%. Cette reprise interviendrait après une année 2010 marquée par la stagnation.