La Ligue des Champions a repris avec des affiches au sommet, comme le match qui a opposé le Paris Saint-Germain à Chelsea, mais aussi des rencontres moins attirantes, comme Benfica Lisbonne face au Zenith de Saint Pétersbourg. Si le premier match a opposé deux équipes aux moyens presque illimités, le second a vu s'affronter deux clubs qui ont du mal à suivre le rythme des géants européens. Ces équipes aux moyens limités sont la cible idéale des intermédiaires du football. Car c'est dans ces clubs que la valeur des joueurs talentueux explose. Prenons par exemple le cas d'Edinson Cavani qui a vu sa valeur augmenter de 437%, durant ses deux saisons à Naples. La cote du Madrilène Gareth Bale a, elle, augmenté de 680% au cours de ses six saisons chez les Tottenham Hotspurs. Les clubs comptaient sur la tierce propriété (TPO), qui est la pratique qui consiste pour un club à céder une partie des droits économiques qu'il possède du joueur à un fonds privé ou à un agent de joueur, pour acheter ou retenir les meilleurs talents. Des investisseurs devenaient alors copropriétaires des joueurs et touchaient leur part en cas de revente. Cette pratique a été interdite par la FIFA en mai 2015. Suite à cette décision de l'instance mondiale du football, les TPI (Third party investment funds) ont fait leur entrée dans le monde du football, et ont rapidement pris le relais. La différence entre TPO et TPI est que ces derniers sont des crédits, et la notion de propriété est donc exclue. L'exemple qui illustrerait ce cas est le transfert du Portugais, Bernardo Silva. Lorsque celui-ci est transféré de Benfica à l'AS Monaco, les 15 millions d'euros n'ont pas été versés à Lisbonne, mais à la société XXIII Capital. Le club portugais de Benfica avait donné des explications pour ledit cas, «le club a cédé par anticipation la totalité des crédits à XXIII Capital, recevant de façon anticipée la valeur négociée. Il s'agit d'une opération qui est réalisée par de nombreux clubs en Europe». Et le Benfica n'a pas menti, les TPI sont de plus en plus répandus. Dans ce nouveau business, on retrouve les mêmes agents qui réalisaient les TPO. Doyen Sports, société d'investissement britannique, a octroyé plus de 100 millions d'euros de crédits depuis 2011. Une étude du cabinet d'Audit KPMG laisse à penser que la valeur totale de ce type d'opérations avoisinerait le milliard d'euros. De quoi dire que le football n'est plus le simple jeu qu'il était au début.