Les établissements scolaires présentent de nombreuses anomalies impactant profondément la santé mentale et physique des élèves et des étudiants, tel est le constat dressé par le Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique dans son rapport sur la violence en milieu scolaire. Selon les données du document, 34% des élèves du primaire, interrogés lors d'une enquête, affirment avoir subi une agression sexuelle. Le Conseil supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) a levé le voile sur la réalité alarmante des établissements scolaires marocains. Et ce, à travers deux enquêtes réalisées, en partenariat avec l'UNICEF en 2022, auprès de 13 884 élèves répartis sur plus de 260 établissements représentatifs à l'échelle nationale. En effet, les résultats de l'étude font froid dans le dos. Outre les violences verbales et physiques qui continuent à persister au sein des écoles marocaines, les violences sexuelles représentent désormais un grave fléau qui sévit sournoisement dans ces espaces d'apprentissage et d'éducation. Lire aussi : L'élimination de la pauvreté pourrait prendre plus d'un siècle, selon la Banque mondiale Les données dévoilées, en 2023, dans le rapport du CSEFRS portant sur « la violence en milieu scolaire », montrent que 15,2% des élèves du primaire, ayant pris part à l'enquête, affirment avoir été harcelés dans leurs écoles. Soulignant à cet égard que 34% d'entre eux indiquent que ce harcèlement avait un caractère sexuel. Le rapport précise, à cet égard, que ces violences constatées en milieu scolaire ne se limitent pas exclusivement aux comportements explicitement sexuels. Mais elles se manifestent également à travers les commentaires et les blagues à connotation sexuelle. Le conseil a, par ailleurs, tenu à rappeler que ces différentes formes de harcèlements sont perpétrées par différents auteurs, parmi lesquels les apprenants eux-mêmes. Mais aussi les enseignants. Preuves en sont les données du rapport, selon lesquelles, 6,9% des élèves du primaire dénoncent l'enseignant comme étant l'auteur de ces violences. Ce taux devient plus important dans le secondaire. En effet, 24,5% des élèves relevant de ce cycle déclarent avoir subi un harcèlement sexuel de la part des enseignants. Chose qui rend la situation encore plus troublante. Des mesures d'urgences s'imposent Face à cette réalité amère, le conseil tire la sonnette d'alarme et incite à la mise en place de mesures drastiques susceptibles de protéger les élèves, notamment les filles, des agressions sexuelles perpétrées en milieu scolaire. De ce fait, les institutions éducatives sont appelées à établir, en urgence, des politiques de prévention et de protection au profit des élèves et d'entreprendre des actions concrètes et urgentes. L'objectif étant d'endiguer ce fléau qui instaure un climat toxique dans les établissements scolaires qui se transforment, dès lors, en un lieu de souffrances alors qu'ils sont censés être un environnement sûr d'apprentissage et d'épanouissement fournissant sécurité, protection et éducation aux élèves. Et ce, indépendamment de leur sexe. Il convient de rappeler, dans ce sens, que ces violences vécues ne sont pas sans effets sur les élèves puisqu'elles leur causent des dommages psychologiques profonds pouvant aller jusqu'aux traumatismes.