Par Fahmi Saïd Ibrahim El Macelie.* Le vendredi 11 octobre 2024, l'ouverture de la session d'octobre du Parlement du Maroc a été solennellement marquée par le discours de haute teneur prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui perpétue et consolide son règne. De prime abord, on constate que ce discours a porté sur un seul sujet, un sujet majeur : le Sahara marocain. Dans une très belle synthèse, SM le Roi Mohammed VI a rappelé les évolutions hautement positives enregistrées sur ce dossier. Celles-ci sont de deux natures : d'une part, un certain nombre de grandes puissances, dont les Etats-Unis et la France, membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que l'Espagne, ancien colonisateur d'une partie du Maroc, dont le Sahara marocain, reconnaissent la pertinence et le bien-fondé du Plan d'autonomie du Maroc pour ses provinces sahariennes. La récente prise de position de la France en faveur du Maroc et de ses intérêts légitimes, notamment ceux portant sur son intégrité territoriale, mérite d'être soulignée tant elle conforte le Maroc dans ses droits historiques et légitimes sur son Sahara. D'autre part, grâce à la prévalence de la vérité, la liste des Etats reconnaissant la marocanité du Sahara s'allonge chaque jour davantage. Ces succès indéniables sont dus à deux facteurs concomitants : la justesse de la cause défendue et l'intelligence de la politique extérieure de SM le Roi Mohammed VI, telle qu'elle est savamment et fidèlement mise en œuvre par une diplomatie très active, capable de traduire en actes concrets et positifs la vision éclairée du Souverain. Par ailleurs, SM exhorte l'ensemble du Maroc à continuer à se mobiliser pour sa première cause nationale, à savoir la réaffirmation et le renforcement de la marocanité du Sahara : « Nonobstant tout ce qui a été réalisé, la prochaine étape exige de tous un surcroît de mobilisation et de vigilance pour conforter durablement la position de notre pays, et il importe de continuer à plaider la justesse de notre cause et à contrecarrer les manœuvres des adversaires ». Cet appel à la mobilisation nationale rappelle le milieu des années 1970, lorsque le Maroc avait déployé son appareil d'Etat et ses forces vives, toutes tendances confondues, pour porter la voix du Royaume aux quatre coins du monde sur la marocanité du Sahara. Ce bel élan patriotique national est de retour. Depuis le début de son glorieux règne, SM le Roi Mohammed VI sait se poser en leader incontesté d'Afrique, dépassant ainsi une vision limitée au seul Maroc. Il pense Afrique. Il parle Afrique, affirmant avec force « le Maroc et sa profondeur africaine » et remerciant les pays, notamment africains, qui « placent aussi le Sahara marocain au cœur des initiatives continentales stratégiques que nous avons lancées », citant des exemples précis. Ceci s'explique : la politique de reconnaissance de la marocanité du Sahara est une affaire africaine. Elle est un facteur de stabilisation pour toute l'Afrique. Cela est d'autant plus vrai qu'à l'heure de la formation des grands ensembles régionaux et continentaux, il serait hautement contre-productif de promouvoir des micro-Etats artificiels, sources de déstabilisation sur le territoire d'un Etat plusieurs fois séculaire comme le Maroc, et ce, par pure convenance géostratégique d'un pays agitant un prétendu « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » pour ses propres besoins. C'est justement parce que le Maroc a une vision profondément africaine et des ambitions pour l'ensemble du continent que sa politique extérieure reçoit un écho favorable auprès de nombreux Etats africains. Les grands succès de la politique extérieure et de la diplomatie du Maroc ont logiquement commencé en Afrique, car le continent se solidarise avec le Royaume et se sent pleinement concerné par la nécessité de protéger son intégrité territoriale. Le Maroc s'implique de plus en plus positivement dans le développement du continent et reçoit en retour une mobilisation de plus en plus soutenue de la part de la plupart des pays africains. *Fahmi Saïd Ibrahim El Macelie. Ancien ministre des relations extérieures. Ancien ministre d'Etat, ministre de la justice, des administrations publiques.