La 15e édition de la plateforme «Al Moutmir Open Innovation Lab», sous le signe de la femme rurale en Afrique, a mis en lumière, à Marrakech, plusieurs pistes, censées renforcer la résilience de la femme rurale. Suivez La Vie éco sur Telegram L'accès aux ressources, notamment aux terres, l'autonomie financière ainsi que l'accès à un niveau d'instruction optimal, sont autant de défis pour la femme rurale au Maroc et en Afrique. D'ailleurs, les chiffres confortent amplement cette donne. Au Sénégal, par exemple, les femmes représentent près de 70% de la main-d'œuvre agricole et seulement 15% des propriétaires de terres agricoles. Au Maroc, le constat est presque similaire puisque les femmes sont encore surreprésentées dans les postes agricoles subsidiaires, renforçant ainsi leur vulnérabilité économique et sociale en milieu rural. Or, il est avéré, eu égard à leur double rôle d'agricultrices et de mères, que les femmes rurales sont un puissant maillon de la résilience des communautés dans les territoires ruraux. Et ce, dans un contexte en proie, sur le continent africain et au Maroc, à l'accroissement des menaces liées, entre autres, au réchauffement climatique (sécheresse, inondations, vagues de froid et de chaleur, etc.). D'où l'organisation de la 15e édition de la plateforme « Al Moutmir Open Innovation Lab », sous le signe de la femme rurale en Afrique. La manifestation qui s'est déroulée, ce mardi 15 octobre à Marrakech, sous la thématique «Renforcer la résilience au sein des communautés rurales : les femmes africaines, réelles actrices du changement», a mis en relief une pléthore d'axes cardinaux pour ne citer que les synergies et les leviers à activer afin de renforcer la résilience de la femme en milieu rural ainsi que les savoirs féminins contribuant à la sécurité alimentaire. Autre temps fort de la rencontre, qui intervient en marge de la Journée internationale des femmes rurales : le témoignage de plusieurs femmes leaders. Plusieurs leviers identifiés L'intervention de Nawfel Roudies, responsable de la Business Unit Al Moutmir pour qui renforcer la résilience de la femme rurale revient à consolider la résilience de la communauté, a permis à l'auditoire de mieux cerner le programme ElleMoutmir. L'initiative dédiée soutient les femmes rurales, appelées à devenir de réelles actrices du changement au sein de leurs communautés. Concrètement, le programme cible quatre groupes qui sont les agricultrices, les revendeuses d'intrants agricoles, les coopératives féminines, ainsi que les jeunes leaders. De plus, l'offre du programme féminin porte sur le réseautage, le renforcement des capacités agricoles et managériales et des compétences interpersonnelles. À cela s'ajoutent la mécanisation, le réseautage et les solutions numériques pour le suivi et le conseil agricole. Au-delà du programme ElleMoutmir qui se veut un accélérateur de l'autonomisation économique et financière de la femme rurale, les différents intervenants ont identifié les principaux leviers allant dans le sens du renforcement de la résilience de la femme rurale. Il s'agit de faciliter l'accès de la femme rurale aux terres, aux crédits bancaires et aux grands marchés de commercialisation. La mise en place de politiques publiques appropriées, les mécanismes visant la démocratisation de la connaissance pour la femme rurale ainsi que le renforcement des capacités des coopératives figurent dans la liste des multiples leviers à activer afin de renforcer la résilience de la gent féminine en milieu rural. Par ailleurs, de l'avis des intervenants, le travail en synergie des principaux acteurs, en l'occurrence les pouvoirs publics, les organisations internationales, les universités, les bailleurs de fonds et les coopératives, peut être optimisé via l'établissement de la cartographie des partenaires ainsi que la création de plateformes multi-acteurs.