La 2e édition du salon Morocco Style Fashion & Tex, prévue du 31 mars au 3 avril, a du mal à «recruter» des exposants marocains. L'AMITH, qui organise déjà son propre salon annuel, ne participe pas à cet événement. Le salon en sort avec une orientation davantage étrangère, notamment turque et chinoise. Dur, dur de percer dans le marché des salons. Les organisateurs de la foire internationale du textile de maison «Morocco Home» et du salon international du textile, accessoire prêt-à-porter et mode «Morocco Style Fashion & Tex» en savent quelque chose. La 2e édition -simultanée- de ces deux salons devant se tenir du 31 mars au 3 avril affiche d'énormes ambitions. Toutefois, une grande majorité des opérateurs marocains ne semble pas suivre. Seules 17 entreprises marocaines ont confirmé leur présence. L'Association marocaine des industries de textile et d'habillement (AMITH), qui représente l'écrasante majorité des acteurs du secteur, n'a pas souhaité se joindre aux organisateurs de ce salon (Atelier Vita et Pyramids). Soulignons que l'AMITH organise déjà , tous les ans, son propre salon baptisé «Maroc In Mode». Ce dernier en est déjà à sa 13e édition et attire annuellement près de 2.500 visiteurs, une centaine d'exposants et pas moins de 350 acheteurs internationaux. «Nous avons sollicité l'AMITH mais ils ont refusé de se joindre à notre événement. Nous sommes en train d'explorer un terrain d'entente», explique Imad Benjelloun commissaire du Morocco Style Fashion & Tex. Une situation qui rappelle le doublon qui avait causé, en 2012, un lourd conflit dans le secteur du BTP entre Batimat Maroc et SIB. La Turquie en première ligne Selon les responsables du Morocco Style Fashion & Tex, leur évènement a pu attirer, pour sa première édition, près de 7.800 visiteurs. Pour 2016, les organisateurs veulent mettre les bouchées doubles et prévoient 250 exposants représentants 8 pays, 8.000 invités d'honneur et donneurs d'ordres venants de 20 pays. Pour cette édition, 12.000 visiteurs sont attendus. Le principal des exposants représentera les pays étrangers, notamment les plus grands exportateurs mondiaux vers le Maroc. Chacun des marchés que sont la Chine, la Turquie, le Pakistan et l'Egypte seront représentés par une quarantaine d'entreprises. Pour Imad Benjelloun, il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour l'industrie locale, «nous ne sommes pas dans une démarche de concurrence, les produits présentés dans ce salon ne relèvent pas du prêt-à-porter mais mettent plutôt en avant la matière première et l'accessoire». Pourtant, le programme du salon prévoit bel et bien d'accorder une importance aux produits de mode et le prêt-à-porter. Les organisateurs considèrent même ce salon comme une opportunité pour le secteur. «Nous permettons à de nouveaux produits et de nouveaux partenaires d'intégrer le marché marocain qui a besoin aujourd'hui de l'expertise de grands groupes étrangers», précise Benjelloun. Contactée par Les Inspirations ECO, l'AMITH n'a pas souhaité faire de commentaire. Du côté du département de l'Industrie, il faut préciser que l'événement ne profite pas encore de l'organisation sous l'égide du ministère. Concurrence ? Un évènement qui dérange, car privilégiant des marchés d'importation. Des opérateurs trouvent cette inquiétude légitime, arguant par les statistiques de l'activité textilienne et la problématique de la matière première, notamment pour certaines branches de ce secteur. En 2015, le chiffre d'affaires à l'export du textile a connu un recul de 1,5% pour s'établir à 33 MMDH. Notons que le contrat de performance liant l'AMITH au gouvernement, dans le cadre du Plan d'accélération industrielle 2014-2020, engage le secteur à créer plus de 90.000 emplois d'ici 2020 et à augmenter ses exportations de 5 MMDH. Actuellement, le textile emploie 175.000 personnes, soit 30% du total de l'emploi industriel et représente 25 à 30% des exportations industrielles nationales.