Comment peut-on donner un coup de fouet aux activités génératrices de revenu et renforcer ainsi l'autonomisation économique des femmes ? La concrétisation de cet objectif passe notamment par le développement de la commercialisation et le renforcement de la convergence entre les programmes des différents acteurs concernés, selon les intervenants lors d'une rencontre organisée, jeudi à Rabat, par l'organisation américaine : «Search For Common Ground» et le collectif d'associations : «Autonomisation et droits» en marge de la campagne : «Tout le monde gagne». Les activités génératrices de revenus (AGR) ont permis à des milliers de femmes dans les quatre coins du royaume de sortir de la pauvreté. Selon les chiffres officiels, quelque 2.200 coopératives sont portées totalement par des femmes. L'artisanat et l'agriculture viennent en tête des secteurs d'activités de l'économie sociale et solidaire. De grands efforts ont été déployés au cours des dernières années par les différents acteurs afin de promouvoir les AGR, mais les enjeux restent de taille. Veut-on se contenter d'activités de survivance ou passer à un autre palier visant à faire des AGR un vivier de croissance et de création d'emploi ? La question est posée par Najib Mikou, directeur général de l'Office de commercialisation et d'exportation (OCE), jeudi à Rabat, lors d'une rencontre en marge de la campagne : «Tout le monde gagne» autour de l'autonomisation socio-économique de la femme à travers des activités génératrices de revenus. Le développement de la commercialisation est un élément-clé pour booster les activités génératrices de revenus, de l'avis de Najib Mikou. Il s'avère, en effet, on ne peut plus difficile pour les coopératives, qui déploient déjà des efforts considérables au niveau de la production, de réussir la commercialisation et le marketing. Aussi, est-il impératif de changer d'approche pour que les produits du terroir arrivent à percer aussi bien au niveau national qu'international. Pour pouvoir répondre à la demande des grandes surfaces, des unités de regroupements des produits des coopératives doivent voir le jour. Actuellement, les efforts sont dispersés et les coopératives n'arrivent pas ainsi à répondre à la demande, notamment internationale. Le changement est possible à condition d'être ambitieux et d'avoir une synergie et une vision d'ensemble, d'après le dg de Maroc Taswiq. Plusieurs pistes sont à développer, notamment le e-commerce pour le rayonnement des produits marocains au niveau international. À ce titre, des initiatives sont déjà lancées et commencent à porter leur fruit. La certification aux normes internationales est également une condition sine qua none pour ouvrir aux exportateurs de grandes perspectives de commercialisation de leurs produits et atteindre ainsi leurs objectifs. Dans ce cadre, de grandes opportunités sont à saisir au niveau du marché du halal. Actuellement, l'office de commercialisation est en train d'accompagner quelque 13 coopératives pour accéder à ce marché on ne peut plus prometteur. En outre, les produits marocains doivent répondre à plusieurs exigences sur le plan international, notamment en termes de qualité, de quantité et de régularité de l'approvisionnement. Le directeur de l'office du développement de la coopération Abdelkrim Azenfar abonde dans le même sens. Il estime que de grands défis sont à relever, à commencer par la nécessité de développer la complémentarité et la convergence entre les programmes des différentes acteurs concernés. «Il est temps de mettre fin à la dispersion des initiatives et d'opter pour les regroupements afin de multiplier les exportations», dit-il. Un programme dédié aux AGR Bientôt, l'initiative nationale pour le développement humain aura un programme spécifique dédié aux activités génératrices de revenu. Actuellement, les AGR sont inclus dans le cadre des programmes de l'INDH : la lutte contre la pauvreté en milieu rural, la lutte contre l'exclusion en milieu urbain, la lutte contre la précarité, la mise à niveau territoriale (PMAT) et le programme transversal. L'INDH accorde un intérêt particulier à la promotion des AGR en soutenant les activités assurant l'inclusion socioéconomique des personnes pauvres leur permettant de participer à la vie active et se prendre ainsi en charge. Selon les chiffres de l'initiative, 55% des AGR sont portées par des associations, 27% par des groupements d'intérêt économique et des sociétés de personnes et 18% par des coopératives. Les femmes portent 45% des activités génératrices de revenus.