Le PAM redéfinit les rôles de ses instances internes à la veille de la sortie de ses députés de la première Chambre et de la mise dans la liste d'attente pour sa majorité au sein de la Chambre des conseillers. Le président de cette dernière, Mohamed Cheikh Biadillah, a mis les points sur les «i» lors d'une réunion avec les élus du parti du tracteur, dans laquelle une feuille de route précise a été élaborée pour les deux mois à venir. «Nous allons encore affronter ceux qui ignorent notre droit constitutionnel d'exister et d'être sur le terrain», a lancé Badiallah devant les cadres du parti. «Nous avons pu parer tous les coups venus de toutes parts, avec des motivations diverses», s'est-il-réjoui, avant d'entrer dans le vif du sujet, relatif aux aspects de la restructuration du parti et de ses alliances. Pour le premier point, Biadillah a été clair : «Ajourner la discussion sur les structures d'organisation du parti est reporté après les élections de novembre». Pour les alliés actuels, la question est un peu plus compliquée. L'essentiel reste qu'il ne s'agit pas d'une alliance conjoncturelle et conditionnée par les calculs relatifs aux sièges parlementaires, «même s'ils sont importants, a admis le chef du PAM, c'est pourquoi des commissions thématiques ont été créées pour préparer les scénarios possibles et inscrire cette alliance dans le court et moyen termes». Le chef du PAM a également fait allusion à son bras de fer avec le PJD, sans vouloir pour autant enfoncer davantage le clou, en se contentant d'affirmer que cela ne va pas isoler le PAM de ses alliés politiques, dont deux partis forment la majorité au sein du gouvernement sortant. C'est donc une alliance qui n'est pas à remettre en cause et qui va durer après les législatives, et probablement lors du renouvellement des conseils régionaux. La nouvelle feuille de route prévoit aussi «un important volet concernant la coordination entre le bureau national et les deux groupes parlementaires, entre lesquels il n'y a aucune séparation», a rassuré Biadillah. Les deux entités doivent par conséquent mieux communiquer durant cette période consacrée au vote des projets de lois inscrits à l'ordre du jour de la session extraordinaire. Le PAM votera dans le cadre tracé avec ses alliés, également lors de l'examen du projet de loi de finances, alors qu'il avait pris l'habitude de se pencher du côté de l'opposition, que ce soit au sein de la commission des finances ou en séance plénière. Ce changement de cap serait donc synonyme que le parti du tracteur cherche un autre statut lors de la formation du prochain gouvernement, avec de nombreux portefeuilles ministériels, à moins d'une très mauvaise surprise, qui pourrait probablement venir des urnes. Actuellement, l'hypothèse du scénario catastrophe lors des prochaines législatives n'est pas prise au sérieux par les cadres et les députés des partis, qui préfèrent travailler plus sur le volet du renforcement de leur alliance et de régler les points encore en suspens avec certaines des ses composantes.