Alors que le PJD,l'Istiqlal ou le RNI se disputent le podium lors des prochaines législatives, l'USFP, lui, se contente de jouer le joker. Objectif, devenir, coûte que coûte, le partenaire incontournable de tout futur gouvernement. Radi & co en ont tous les atouts. Aucune estimation ou analyse ne le donne vainqueur des élections anticipées du 25 novembre. Et pourtant, l'USFP est assuré de figurer dans la photo de famille du prochain gouvernement. Incontournable, le parti de la rose l'est. Parfaitement conscients de cette réalité, Radi & co évitent, savamment, de nouer des alliances ou de dévoiler leurs cartes. Bons joueurs, ils laissent aux autres le soin de prendre l'initiative, d'autant plus que les invitations ne manquent pas. La mariée se laisse désirer. Les promoteurs de l'Alliance pour la démocratie, réunissant PAM, RNI, UC, MP, PS, PGVM, PT et le PRV, ont tenté de rallier l'USFP à leur action. En vain. Les demandes de ses partenaires, au sein de la Koutla, de clarifier les alliances de l'USFP, ont subi, lors d'une récente réunion du bloc démocratique, la même réponse : niet. Une position qui tranche avec les déclarations officielles des têtes d'affiche du parti de la rose affirmant que le PPS et l'Istiqlal sont les alliés naturels des amis de Abdelouahed Radi. Sollicitations A l'origine de ce refus au ton très diplomatique des socialistes, des calculs hautement politiques. Même étant affaiblie, la direction du parti sait perti nemment que quels que soient les résultats des législatives anticipées, les sollicitations ne manqueront pas. Le PJD, s'il arrive premier au lendemain du 25 novembre, aurait besoin du soutien de l'USFP. Les contacts entre les deux partis remontent aux premiers jours du gouvernement Abbas El Fassi, la commission des finances à la Chambre des représentants en a été le cadre. Les deux groupes parlementaires avaient présenté des amendements à la première loi de Finances de Salaheddine Mezouar. Avec Radi aux commandes du navire socialiste, les relations avec les islamistes du parti de la lampe se sont nettement améliorées par rapport à l'époque de Mohamed Elyazghi. Une normalisation qui se poursuit lentement mais sûrement. L'histoire se répète Si le RNI arrive en tête, il aurait également besoin de l'appui de l'USFP. La coopération entre les deux formations date de 1998, avec Abderrahmane El Youssoufi à la tête du gouvernement de l'Alternance. Même scénario avec le PAM de Mohamed Cheikh Biadillah. Bien avant le remaniement ministériel de janvier 2010, le parti de la rose a commencé à intéresser le Tracteur. Les tractations menée par Driss Lachgar en vue d'élargir la majorité de Fathallah Oulalaou, à la mairie de Rabat, aux élus du PAM ont bien marché : Lachgar a hérité du maroquin des Relations avec le Parlement. Sur instigation du PAM. Dans le cas où l'Istiqlal obtiendrait le plus grand nombre de sièges, il devrait également passer par la case USFP pour se construire une majorité. Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois, Abbas El Fassi avait sollicité, déjà en septembre 2007, les socialistes pour la formation de son actuelle équipe. Avec ou sans l'Istiqlal, l'histoire ne fera que se répéter. Des considérations externes Il n'y a pas que des arguments internes qui plaident en faveur de la participation de l'USFP au prochain gouvernement, mais il y a également des considérations externes. La France, premier partenaire économique et politique, est sur le point de basculer à gauche. Le retour des socialistes au pouvoir à Paris avantage nettement ceux du Maroc. L'USFP est, sans équivoque, le parti marocain qui pourrait se targuer d'avoir des relations internationales avec de puissantes formations en Europe et en Amérique latine. L'Internationale socialiste est le terrain où l'USFP a le mieux défendu le dossier du Sahara. Sous le gouvernement de El Youssoufi (1998-2002), nombre de pays sud-américains ont revu leurs positions sur cette question grâce notamment à l'USFP. Une diplomatie partisane appelée à se renforcer si Abdelouahed Radi accède à la présidence de l'Union interparlementaire (UIP). Un autre atout entre les mains des héritiers de Abderrahim Bouabid.